Branle-bas de combat, avant-hier, au sein du conseil syndical du complexe sidérurgique d'El-Hadjar après les nouvelles alarmantes, contenues dans une correspondance qui lui est parvenue depuis la direction générale du groupe Arcelor Mittal, et qui évoquent des mesures imminentes de compression des effectifs touchant leur site cette fois. Cette décision, qui tombe comme un couperet sur le personnel des usines d'El-Hadjar, bien que non encore clairement définie, puisqu'elle n'indique pas dans quelle mesure elle sera appliquée en Algérie, inclut, en effet, spécifiquement cette fois, les travailleurs algériens du nombre des 9 000 travailleurs à “dégraisser” au niveau mondial par le groupe de Lakshmi Mittal. Les syndicalistes d'Arcelor Mittal Annaba, pris de court par la tournure des événements, menacent déjà de riposter à ce qu'ils considèrent comme une tromperie. Selon Smaïn Kouadria, le secrétaire général du conseil syndical UGTA d'entreprise, qui avait crânement déclaré en de nombreuses occasions que le site d'Arcelor Mittal n'était pas concerné par la crise qui secoue depuis un mois le secteur mondial de la sidérurgie, une réaction de défense de leurs droits légitimes pourrait être exprimée par ceux-ci dès ce matin. Les représentants des travailleurs réunis depuis l'après-midi de jeudi, c'est-à-dire depuis le moment où ils ont lu la correspondance destinée à l'affichage au sein des ateliers du complexe, pour décider justement des moyens à mettre en œuvre pour dire leur désapprobation du plan d'économie annoncé par le groupe. Bien qu'édulcorés, les termes utilisés dans la lettre de leur direction générale aux employés du groupe, pour évoquer “le moment difficile qui prévaut pour tous au sein d'Arcelor Mittal” ne prêtent pas à confusion, regrette Kouadria, ils disent bien, au contraire, que le complexe sidérurgique sera obligé de revoir à la baisse ses effectifs. En assurant que la direction générale du groupe entend poursuive sa mission à travers le monde, le signataire de ladite lettre n'évoque pas comment les responsables du groupe comptent “utiliser la présence mondiale du géant Arcelor Mittal pour continuer à transformer l'avenir et ainsi garantir que son acier contribue à construire les infrastructures dans le monde pour les prochaines décennies”, relève Kouadria La direction du groupe a précisé que les 9 000 suppressions d'emploi envisagées se feraient sur une base “volontaire” et que 6 000 emplois seraient ainsi menacés en Europe, sans pour autant donner la moindre estimation de ceux ciblés au niveau du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Les suppressions concerneraient, toujours selon la correspondance parvenue à Annaba, d'abord les employés des secteurs non-productifs, travaillant dans les ventes, l'administration et les services généraux. C'est précisément dans ces catégories qu'Arcelor Mittal s'est fixé pour objectif de réduire ses dépenses d'un milliard de dollars “en réponse à l'actuelle situation financière”. Rappelons que les résultats financiers d'Arcelor Mittal pour l'exercice 2007 ont annoncé un chiffre d'affaires de 105,2 milliards de dollars, avec une production d'acier brut de 116 millions de tonnes, soit environ 10% de la production mondiale d'acier. Le groupe est présent avec plus de 326 000 employés dans une soixantaine de pays du monde, une présence qui lui donne accès à tous les marchés-clés de l'acier, tant dans les économies émergentes que dans les économies développées. Arcelor Mittal a comme objectif de développer sa position sur les marchés chinois et indien, caractérisés par un fort taux de croissance. Ahmed Allia