Il est utile de se demander quelle est l'utilité de cette institution décriée par tous, y compris par les députés eux-mêmes. Les débats sur la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN) s'intensifient. Décriée par les citoyens, mise en veilleuse par les observateurs, dépréciée par les partis de l'opposition et critiquée par les députés eux-mêmes, la chambre basse du Parlement continue tout de même d'exister. Elle continue également de baigner entre manque de représentativité et déficit de légitimité. L'espoir entretenu par le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, qui n'a cessé de revendiquer sa dissolution et entretenu par la déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, quant à l'éventualité de la dissoudre, a été anéanti par la mise au point du président de l'APN. Abdelaziz Ziari a écarté, avant-hier, toute possibilité de voir disparaître l'actuelle assemblée. «La dissolution de cette institution, mesure réclamée par certains partis politiques, n'a jamais été à l'ordre du jour et ne présente aucun intérêt dans l'état actuel des choses», a-t-il précisé. Avec une telle «assurance», les députés peuvent savourer leur «chômage technique». Il est même difficile de leur arracher un commentaire sur ce propos. Nos tentatives de joindre les députés du PT pour une éventuelle réaction aux déclarations de Abdelaziz Ziari sont restées vaines. Cependant, selon des spécialistes, l'APN ne peut être dissoute si la nature du système politique algérien n'est pas redéfini. Cela étant, des observateurs n'excluent pas la dissolution de l'Assemblée, qui reste de la seule autorité du Président Bouteflika avec l'éventualité d'un nouveau découpage administratif. «La dissolution de cette institution devient alors automatique pour permettre aux nouvelles wilayas d'élire leurs représentants», soutiennent-ils. A souligner que depuis la séance d'ouverture de la session de printemps, qui a eu lieu le 2 mars dernier, les députés ont déserté massivement les tribunes de l'hémicycle. Ainsi, la première moitié de la session de printemps est à inscrire dans le fichier du temps perdu. Il faut dire également que les députés avaient pris des vacances dès le début du mois de février après la clôture de la session d'automne, d'où la thèse que les députés sont en vacances permanentes depuis le 17 mai 2007. L'opinion garde aussi de cette sixième législature un immobilisme total, la désapprobation de plusieurs projets de loi comme celui d'un Snmg à 35.000 dinars proposé par le PT et l'approbation d'une autre armada de lois dénoncées par les citoyens comme la taxe sur les véhicules neufs et l'incrimination des harraga. D'autres griefs sont également à son actif. Depuis les législatives de 17 mai 2007, la sixième législature n'a adopté que 29 lois publiées dans le Journal Officiel. Tandis que la dernière réunion du bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) a eu lieu le 20 avril dernier avec l'examen de 23 questions, soit 17 écrites et 6 orales, sanctionnée par un communiqué de quelques lignes. Par ailleurs, le site Internet de cette institution n'a pas encore remplacé dans sa présentation le nom de chef de gouvernement par celui de Premier ministre introduit depuis la révision de la Constitution le 12 novembre 2008. En attendant, le Premier ministre présentera la semaine prochaine devant les députés le plan d'action de son gouvernement pour le quinquennat qui commence.