Beaucoup de centres de santé dans les localités dans la wilaya de Béjaïa ne disposent pas de points d'urgence et de maternités. A l'exemple d'Ighil Ali, Aït R'zine, Boudjellil, Béni Mansour, et tant d'autres villages. Cette carence pénalise les habitants de ces communes qui sont obligés d'acheminer les cas urgents avec les moyens dont ils disposent. Même si chaque centre de santé est équipé d'une ambulance, cela demeure insuffisant pour les milliers d'habitants que compte la haute vallée de la Soummam. En conséquence à cette situation, les pavillons d'urgence des hôpitaux de Béjaïa, Sidi Aïch, Akbou et l'EPSP de Tazmalt, pour ne citer que ces structures de santé, se retrouvent bondés de malades. Ce qui est déplorable dans tout cela, c'est le cas des populations des villages reculés et isolés. Car l'éloignement joue en défaveur des malades nécessitant d'être transportés en urgence. Une véritable course contre la montre est enclenchée, à chaque fois qu'il faut secourir un cas urgent. Si l'on prend l'exemple d'une femme sur le point d'accoucher, et qui habite le village d'El Kelâa, dans la commune d'Ighil Ali, l'on imagine facilement qu'elle pourrait accoucher à mi-chemin, entre son village et l'hôpital d'Akbou, distant d'une cinquantaine de kilomètres. D'ailleurs, des cas d'accouchement en cours de route, «sous les oliviers», auraient eu lieu, dans la commune d'Ighil Ali, à en croire le maire, Mohamed Bouhadi, qui déplore l'absence d'une maternité et d'un point d'urgence dans le centre de santé de sa commune. En plus de sa fermeture, vers 16 heures, les choses se compliquent davantage, et les 11 000 âmes que compte cette commune se retrouvent livrées à elles-mêmes, en cas d'accidents ou d'affections nécessitant des soins urgents.