L'indécision affichée par Bernard Kouchner sur son vote aux élections européennes de juin provoque de nombreuses réactions, au point de susciter une véritable partie de ping-pong entre l'UMP et le PS pour obtenir la voix du ministre des Affaires étrangères. Dans un entretien au Parisien, le chef de la diplomatie française affirmait qu'il ne savait pas encore pour quelle liste il voterait le 7 juin et qu'il attendait de «voir les programmes». Pour le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, l'ancien socialiste, symbole de l'ouverture sarkozienne, «n'hésitera certainement pas» à voter UMP. «Je crois même, lui qui a été un acteur de la présidence française de l'Union européenne, qu'il sera très tenté de voter pour la liste (UMP) conduite par Michel Barnier en Île-de-France.» La réponse des socialistes ne s'est pas fait attendre. Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, y voit une réponse «assez emblématique». Pour l'eurodéputé Harlem Désir, tête de liste PS aux élections européennes en Île-de-France, Kouchner «fait penser à un concessionnaire qui hésiterait à vous accompagner dans la voiture qu'il vous vend». Le «doute» qu'il exprime est «un cinglant désaveu pour la politique européenne de Nicolas Sarkozy et de l'UMP», juge le dirigeant socialiste pour qui «le french doctor» sera «certainement rappelé à l'ordre par le pouvoir» et «contraint, comme d'habitude, de se déjuger». «Les doutes de Bernard Kouchner sont au contraire un cinglant désaveu du Parti socialiste de la part d'un homme qui n'a voté Sarkozy ni au premier ni au deuxième tour de l'élection présidentielle», rétorque le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre. «Harlem Désir n'a pas bien entendu Bernard Kouchner, qui a jugé désolant que le PS réduise sa campagne des élections européennes à un appel au vote anti-Sarkozy. Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut rien entendre !»