Ce n'est pas encore l'Aïd El Adha, mais les prix des ovins ont grimpé ces derniers jours au marché de bétail de Tazmalt. Un tour dans ce lieu renseigne encore une fois sur la main basse, qu'ont les maquignons et les spéculateurs sur ce marché, apparemment très juteux. Ces derniers fixent les prix à leur guise en se faisant passer pour des éleveurs qui ont «énormément dépensé dans l'élevage». Les prix énoncés ici ne diffèrent pas trop de ceux qu'on a l'habitude de constater quelques jours avant l'Aïd El Adha. Le mouton broutard se négocie à partir de 17 000 DA et plus, les agneaux, quant à eux, ont renchéri pour être proposés entre 10 000 et 12 500 DA, voire davantage. Des vendeurs expliquent, chacun à sa façon, cette montée en flèche des prix du bétail. Pour l'un d'entre eux, cette hausse des prix est conséquente à l'abondance de l'herbe verte dans les pâturages, reconstitués à la faveur des abondantes pluies qui se sont abattues sur l'ensemble du pays, entre septembre dernier et le mois dernier. C'est cette donnée climatique qui a induit cette flambée. L'éleveur n'est plus contraint, comme les années passées, de céder à vil prix son cheptel à cause de la sécheresse et donc la rareté des pâturages. D'autres éleveurs pointent du doigt les maquignons, qu'ils accusent de s'enrichir sur leur dos. «Ils achètent et revendent comme ils le désirent en fixant les prix comme bon leur semble. Alors que nous, les éleveurs, nous peinons à longueur d'année, pour élever un mouton et le vendre pratiquement à perte, surtout quand les conditions climatiques sont défavorables», nous confie un éleveur. D'aucuns voient en cette flambée, une volonté des maquignons, de mettre la pression sur les cours des marchés de bétail, pour asseoir une atmosphère de surenchère, en dehors de la période de l'Aïd El Kébir, histoire de faire plus de profit.