L'évaluation préliminaire de la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) démontre que la balance commerciale hors hydrocarbures reste «très déséquilibrée» en faveur de l'UE et une faiblesse des investissements européens, a souligné mardi à Alger le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Cherif Zaaf. «Pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie importe pour 20 dollars», a indiqué M. Zaaf hier en marge des travaux du séminaire sur le lancement du programme d'appui à la mise en œuvre de cet accord (P3A). Selon lui, nos exportations hors hydrocarbures vers les pays de l'UE restent «marginales», s'établissant à un milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars. Depuis 2005, première année de mise en œuvre de l'accord d'association, les importations algériennes auprès de l'UE ont augmenté de près de 80%, passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008. En outre, «nos exportations vers l'UE sont dominées par les produits miniers bruts et pétrochimiques», a-t-il observé. La faiblesse des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE est due, selon lui, au fait que «les opérateurs algériens sont confrontés à des contraintes liées à des conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen des plus restrictives». Pourtant, a-t-il constaté, les importations en provenance de l'UE constituent 55% des importations globales de l'Algérie. Pour ce qui est des contingents tarifaires accordés par l'Algérie à l'UE dans le cadre de l'accord d'association, M. Zaaf a indiqué qu'ils ont été consommés totalement par les pays de l'UE et, qu'à l'inverse, l'Algérie n'a consommé que 6 sur les 41 octroyés par l'UE à des taux très faibles qui ne dépassent pas les 10%. Il a fait remarquer en outre que si l'UE a consolidé ses parts sur le marché national, il est constaté par contre «une très faible présence des investisseurs européens en Algérie, notamment dans les secteurs hors hydrocarbures, l'absence d'un dispositif permanent de partenariat et une érosion d'année en année des préférences accordées à l'Algérie en 2002». M. Zaaf a estimé dans ce contexte que l'action la plus importante à mener dans le cadre du P3A est la réalisation de l'étude d'impact de l'application de l'accord d'association.