De la débandade, des voyageurs en grand nombre livrés à eux-mêmes, et bien évidemment de la protestation. Ce sont là quelques ingrédients de l'ambiance d'anarchie qui a régné hier à l'aéroport international Houari-Boumediene d'Alger. La cause ? La grève tout aussi anarchique du personnel navigant commercial (PNC) déclenchée, faut-il le préciser, sans le moindre préavis. Grève surprise donc à l'aéroport d'Alger. Les centaines de clients de la compagnie aérienne ayant réservé pour différentes destinations, que devaient rallier les avions d'Air Algérie, n'avaient d'autre choix que d'errer dans un mouvement de va-et-vient incessant à l'intérieur de l'aéroport. Ils étaient à l'affût de la moindre information en rapport avec la situation de désagrément qu'ils venaient de subir à leurs dépens ! Ils espéraient qu'un déblocage de la situation allait intervenir. Cependant, tout compte fait, les voyageurs d'Air Algérie ne devaient que prendre leur mal en patience. Le recours au débrayage du personnel naviguant commercial était motivé, indique-t-on, par la non-prise en charge d'une série de revendications d'ordre socioprofessionnel par la direction d'Air Algérie. Des revendications ayant trait, selon une source fiable, à la revalorisation salariale, la titularisation du personnel PNC ayant des contrats CDD (contrats à durée déterminée) ainsi que l'octroi des périodes des congés gelées, indique-t-on depuis des années. Il reste toutefois que la principale raison du débrayage n'est autre que la révision à la hausse des salaires des PNC. «Cela fait des années que nous réclamons que nos salaires soient déterminés suivant les normes internationales où, du moins, alignés avec ceux octroyés par les autres compagnies aériennes de la région, notamment Tunisair», nous fait savoir une hôtesse de l'air contactée par nos soins. Interrogée sur le nombre de vols annulés en raison de la grève, elle répondra ceux-ci se comptent par dizaines. «Il y a eu une vingtaine de vols qui ont été annulés rien que durant la matinée d'hier», assure notre interlocutrice, précisant toutefois que les vols à destination de Jijel (ligne intérieure) et de Barcelone ont été effectués tôt dans la matinée d'hier. Plusieurs autres vols à destination des différentes capitales européennes et du Moyen-Orient ont été retardés avant de faire l'objet carrément d'une décision d'annulation au grand dam de la clientèle d'Air Algérie. Il va sans dire que la détérioration des rapports entretenus entre le personnel naviguant commercial et la direction de ladite compagnie aérienne ne date pas d'aujourd'hui. En 2011, déjà, une grève des PNC avait paralysé le transport pendant plusieurs jours. Et comme un malheur n'arrive pas seul, le malaise de la compagnie risque de s'accentuer davantage avec le mécontentement des pilotes de ligne qui se plaignent aussi d'une surcharge de travail, comme le rapportent d'autres sources concordantes.