Placé sous contrôle judiciaire le 6 juin 2013 par le tribunal de Sidi M'hamed, Hicham Aboud avait enfreint les obligations de cette mesure en quittant le territoire national d'une manière clandestine et illégale, se soustrayant ainsi à la justice et à son devoir de citoyen tout en s'employant à critiquer l'Etat algérien sur les plateaux de télévisions étrangères. Comme un vulgaire criminel, Aboud a fui en effet le pays par la petite porte. Pour ce faire, il n'apas trouvé mieux que de soudoyer- c'est sa nature- un fonctionnaire de police des frontières algéro-tunisiennes à qui il a remis la somme de 5000 euros pour se rendre clandestinement en Tunisie et rejoindre par la suite la France. Il a entrainé dans cette action illégale de contrebandier celui qui était son correspondant à Tébessa. La cavale de Aboud étant organisée à partir de Tébessa, plus précisément du poste frontalier de Ras Al Ayoun, la chambre d'accusation de la cour de justice relevant de cette localité avait décidé en mai 2014 de juger le concerné et ses complices devant un tribunal criminel. Toutefois, le parquet général près la même cour de Tébessa avait intenté un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême dans le but de requalifier les faits dont sont accusés Aboud et ses complices, et le parquet général de Tébessa vient d'obtenir gain de cause, puisque - et là est la nouveauté - les individus incriminés dans cette affaire seront jugés par un tribunal criminel et non correctionnel. «Faisant droit au pourvoi en cassation du parquet général, l'arrêt de la chambre criminelle de la Cour suprême a cassé la décision de la chambre d'accusation, considérant que les faits reprochés à Aboud Hichem et ses complices sont de nature criminelle», a rapporté hier le site d'information Algérie 1 citant des sources judiciaires. Ces dernières rappellent que Aboud Hichem «est poursuivi pour avoir enfreint les obligations du contrôle judiciaire dont il faisait l'objet sur décision du juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed en date du 6 juin 2013 en se rendant à l'étranger après avoir remis la somme de 5000 euros à un fonctionnaire pour traverser illégalement la frontière algéro-tunisienne et se rendre en France». La chambre d'accusation de la Cour de Tébessa devrait donc «statuer dans les prochaines semaines conformément aux points de droit soulevés par la Cour suprême et notamment l'article 303 alinéa 30 qui qualifie les faits commis par le mis en cause et ses complices de crime et non de délit», ajoute-t-on de même source. Hichem Aboud, rapporte encore Algérie 1, sera également jugé par le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) pour «atteinte à la sécurité de l'Etat», après que ses deux journaux Djaridati et Mon journal ont publié le mensonge annonçant que le président Bouteflika était dans un état comateux. En effet, le 19 mai 2014, le parquet général près la cour d'Alger avait ordonné des poursuites judiciaires à l'encontre de Aboud Hichem, directeur de la publication des deux quotidiens susmentionnés pour «atteinte à la sécurité de l'Etat, à l'unité nationale, à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions».