La Russie a activé son système d'alerte antimissile à Kaliningrad, enclave russe aux portes de l'Union européenne, afin de répondre aux menaces représentées par le projet de bouclier antimissile de l'Otan en Europe, a indiqué hier le président Dmitri Medvedev. La station radar Voronej-TM a été activée, a précisé le chef de l'Etat après avoir menacé le 23 novembre de déployer des missiles balistiques à Kaliningrad si les Etats-Unis et l'Otan continuaient de mettre Moscou devant le fait accompli. J'espère bien que cette démarche sera considérée par nos partenaires comme un premier signal montrant que notre pays est prêt à répondre de manière adéquate aux menaces du système de défense antimissile (de l'Otan) pour nos forces stratégiques nucléaires, a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes. Le président a expliqué que la nouvelle station radar activée à Kaliningrad était un instrument de contrôle de l'espace aérien et ne constituait pas, en soi, une menace pour nos voisins. «En soi, cette station ne représente pas une menace contre nos voisins. Sa création ne ferme la porte ni au dialogue ni aux discussions que nous menons», a indiqué le président lors d'une réunion du commandement des Forces armées russes. Il a par ailleurs ajouté que les informations collectées par ce radar pourraient être utiles au système de défense antimissile européen. «Dès à présent, nous sommes prêts à utiliser conjointement avec nos partenaires les capacités uniques de cette station afin de contrer les éventuelles menaces que représentent les missiles», a poursuivi le dirigeant russe. Le président Medvedev a promis le 23 novembre de déployer dans l'ouest et le sud de la Russie des systèmes offensifs modernes garantissant la destruction des installations européennes du bouclier antimissile si les Etats-Unis poursuivaient leur déploiement. D'après le chef d'Etat, l'une de ces mesures serait le déploiement de missiles de type Iskander à Kaliningrad. Les Etats-Unis envisagent de déployer de 2015 à 2020 une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile en Europe. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières menace le potentiel stratégique russe. Il faut souligner que les Russes rejettent la haine de certains régimes occidentaux qui s'ingèrent de plus en plus dans les affaires intérieures des pays pour détruire la cohésion des peuples et les soumettre à leurs régimes. Les Russes, par la voix de l'actuel candidat au Kremlin, Vladimir Poutine, a clairement invité lors d'un récent meeting, les pays de l'Occident à s'occuper de leurs problèmes et de ne jamais penser un instant à s'exprimer ou à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Russie.