Le phénomène des vols de téléphones mobiles ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Ce qui n'était qu'un vol banal s'est transformé ces dernières années en agressions physiques avec armes blanches, qui ont été dans de nombreux cas fatals pour les victimes. Les services de police de Sidi Bel Abbès ont affirmé avoir enregistré 686 plaintes pour vol de portables en 2008, dont 210 seulement ont été élucidées et pour lesquelles 226 personnes ont été arrêtées. Selon les mêmes services, 180 appareils ont été volés durant le premier trimestre de l'année en cours, parmi lesquels 56 récupérés. De son côté, la Gendarmerie nationale a enregistré 58 plaintes durant la période comprise du 9 avril 2009 au 5 mai de la même année seulement. Ces statistiques sont loin de refléter la réalité de ce fléau, dans la mesure où les spécialistes estiment qu'elles cachent un chiffre noir difficile à cerner. La sonnette d'alarme doit être nécessairement tirée compte tenu que les responsables de Sidi Bel Abbès ont pu maîtriser la situation durant les années écoulées. La question qui se pose, pourquoi le phénomène revient plus fort qu'auparavant ? Le lancement le 6 novembre 2007 par l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) de l'opération contre les vols de portables n'a malheureusement pas eu les résultats escomptés. Le blocage du mobile volé grâce à son numéro de série (IMEI, une sorte d'empreinte digitale du portable que l'on retrouve inscrit sur la batterie, le dos du terminal, sur l'emballage ou en composant *#06#) est une mesure initiée par l'ARPT, avec la participation des trois opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que la Gendarmerie nationale et de la police. Victime d'un vol, l'usager n'a qu'à s'adresser à un des services de sécurité pour déposer plainte. Avec l'attestation de vol qui lui est délivrée, il introduit une demande de neutralisation de son téléphone auprès de son opérateur. En effet, nos nombreuses sollicitations sur ce sujet se sont heurtées à un véritable mur de silence. Le chargé de la communication de Djezzy Sidi Bel Abbès, a, pour sa part, indiqué que Djezzy détient une liste de 210 demandes de blocage de mobiles, émanant des trois compagnies de téléphonie, sans pour autant préciser quelle part détient chacune d'elles. D'une part ou d'une autre le phénomène existe toujours et la terreur continue à envahir les cœurs des gens qui ne peuvent même pas répondre à un appel en dehors de leurs demeures par crainte d'être agressés.