Les chauffeurs des taxis collectifs activant au niveau de la capitale semblent plus que jamais décidés à entamer une grève dans les 15 prochains jours, si le ministère des Transports ne répond pas à leur principale revendication, à savoir une augmentation du tarif de 20 DA qui, depuis la mise en service des taxis collectifs en 1996, n'a connu aucun changement. Cette décision a été prise ce week-end lors de l'Assemblée générale qui s'est tenue au bureau de l'UGCAA. A ce propos, M. Hocine Aït Brahem, président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact) nous a déclaré : "Nous avons interpellé les ministères des Transports et des Finances ainsi que la direction des transports pour leur faire part de nos préoccupations. Il est injuste de nous obliger à garder les mêmes tarifs depuis 13 ans, alors que plusieurs secteurs ont bénéficié d'augmentations". Il expliquera que la requête des chauffeurs ne consiste pas en une augmentation de 10 DA, soit un tarif de 30 DA : " Il n'est pas juste de faire le trajet place Audin-Place des Martyrs pour seulement 30 DA. Nous avons proposé l'application d'une tarification allant de 25 à 100% selon les lignes et la distance, en prenant en considération la fluidité de la circulation, et mis en exergue la nécessité de réorganiser les stations destinées à la réception des taxis collectifs. C'est pour cela que l'Unact a préparé un préavis de grève qui sera adressé au ministère des Transports avec un préavis de 15 jours. Si au bout de cette période rien n'aboutit, nous observerons un arrêt de travail". Les chauffeurs rencontrés au niveau de la station du 1er Mai s'entendent pour dire que "la révision des tarifs est incontournable. Le taxi collectif est méprisé par rapport aux autres moyens de transport. Peut-être craint-on que le taxi collectif casse l'activité de l'ETUSA" confiera l'un d'entre eux. Un autre chauffeur interviendra pour dire : "Nous ne demandons pas l'impossible, juste une petite augmentation. Face à la cherté de la vie et à la circulation infernale, ce n'est pas du tout évident. Un aller-retour Place du 1er Mai - Hydra en 1h30 pour 160 DA, c'est insuffisant." En vue de prendre le pouls du département concerné, nous avons vainement tenté de contacter le ministère des Transports. La clientèle entre le marteau et l'enclume Il est vrai que nul ne peut nier l'apport des taxis collectifs qui, au fil des années, se sont rendus indispensables grâce aux services qu'ils assurent aux citoyens algérois. C'est dire l'impact catastrophique d'une grève sur les déplacements des citoyens dans la capitale. Malgré tout, les Algérois aussi revendiquent : "Certes, les chauffeurs ont le droit de demander une augmentation, mais ils doivent prendre en considération l'intérêt du citoyen. Personnellement, si la nouvelle tarification dépasse le seuil des 30 DA, je ne prendrai plus de taxi collectif."