Après un préavis de grève déposé il y a quelques semaines, les chauffeurs de taxis ont décidé de passer à l'acte : déclencher une grève ouverte, dont la date sera fixée la semaine prochaine, même si des sources bien informées ont avancé la fin du mois de juin. Selon Abdallah Ghezghouz, responsable de la section des transporteurs au bureau de la wilaya de Constantine de l'union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), les chauffeurs de taxis ont trop souffert des problèmes qui leur ont porté un énorme préjudice, mais n'ayant pas trouvé, en contrepartie, le moindre intérêt de la part des décideurs au niveau central en dépit de toutes les démarches et les propositions soumises à la tutelle pour une sortie de crise. « Notre principale revendication réside dans l'examen du problème épineux de la licence d'exploitation détenue par les moudjahidine, et dont les prix de location ont franchi des seuils exorbitants », estime notre interlocuteur, qui précise que les frais ont atteint 8 000 DA par mois à Constantine, alors que le tarif fixé officiellement par le ministère du Transport ne saurait dépasser mensuellement 1 500 DA. A Constantine, la situation des chauffeurs de taxis n'est guère reluisante au vu des multiples contraintes auxquelles ceux-ci font face depuis des années déjà, finissant par pénaliser beaucoup plus les usagers. Le représentant de l'UGCAA évoque, en premier lieu, le « calvaire » des stations, supprimées depuis des années pour des motifs de travaux, lesquels n'ont jamais été entamés, alors que les concernés paient 300 DA par mois en frais de stationnement. Les stations du boulevard Belouizdad, de la rue Bouderbala et de la place Khemisti sont loin de répondre à la demande, au moment où des centaines de taxis demeurent toujours des SDF, notamment ceux desservant les quartiers de Sidi Mabrouk, Daksi, Ziadia, Emir Abdelkader et Djebel Ouahch. « Les rencontres tenues avec la commission du transport de l'APC de Constantine n'ont rien donné de concret car toutes les propositions que nous avons émises pour la réouverture d'une station au centre-ville ont été refusées par certaines parties » , affirme Abdallah Ghezghouz, qui ne manquera pas de dénoncer les mesures prises à l'encontre des chauffeurs de taxis, obligés de payer 500 DA de taxe, quotidiennement, à la fourrière de la commune de Constantine, alors que celle-ci ne dépasse pas 50 DA dans les fourrières des autres communes de la wilaya.