La paralysie menace les hôpitaux et l'université. Les hospitalo-universitaires prévoient une grève de 3 jours à partir du 25 mai, faisant fi d'une décision de justice qui a déclaré leur mouvement «illégitime». Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) décide de durcir le ton. Des grèves de 15 jours renouvelables à partir du 30 mai ont été décidées le week-end dernier. Le syndicat des psychologues (Snapsy) pour sa part, entamera des sit-in cycliques devant la direction de la Fonction publique et celle du ministère de la Santé. Cette montée au créneau presque synchronisée est justifiée par ses auteurs par la sourde oreille qu'affichent les tutelles concernées, à savoir les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur concernant leurs multiples revendications socioprofessionnelles. Les hospitalo-universitaires, dont la principale revendication consiste en la rétribution des activités hospitalières des enseignants universitaires ont déclenché un mouvement de grève de 3 jours en mars dernier. Ils reviennent cette fois-ci à la charge pour revendiquer cette indemnité. Le ministère de l'Enseignement supérieur avait affirmé au début du mois, par la voix de son directeur de communication, M. Kheraïfia, que cette revendication n'est en fait qu'une réévaluation d'une indemnité déjà perçue et qui a été augmentée par le décret 04-07 du 8 janvier 2004. Les praticiens qui campent sur leurs positions ont décidé de hausser le ton. Une grève de 3 jours à partir du 25 de ce mois a été décidée en assemblée générale. Contacté par nos soins, le secrétaire général du SNPDSM nous a affirmé que cette revendication pourrait enfin être prise en charge (voir entretien) mais qu'il appartient à la tutelle de satisfaire toutes les revendications «légitimes» des hospitalo-universitaires. Leurs collègues psychologues, après avoir dénoncé le 8 mai, au cours d'une assemblée générale, «la violation par les pouvoirs publics du principe d'égalité dans le classement des qualifications et des diplômes d'Etat», ont décidé d'organiser des sit-in cycliques au lieu des grèves cycliques habituelles «pour faire valoir leurs droits». En effet, ils revendiquent la catégorie 13 au lieu de «la 12». Pour le secrétaire général du Snapsy Khaled Kedad, qui estime que même le droit à la grève est bafoué en Algérie, les sit-in devant la direction de la Fonction publique et le ministère de la Santé «reste l'ultime moyen pour faire aboutir nos revendications légitimes». Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), qui s'est pourtant félicité de l'adoption du statut particulier de l'enseignant chercheur et a même décidé en premier lieu le gel de la grève qui était prévue depuis longtemps pour le mois de mai 2008, revient sur ses positions. Motif invoqué : le non- respect des engagements de la tutelle qui, selon le coordinateur national du syndicat, Abdelmalek Rahmani, a conditionné le déblocage du régime indemnitaire par la promulgation de tous les statuts particuliers. Parmi d'autres revendications remises au goût du jour par le Cnes lors de la réunion des 13 et 14 mai durant laquelle a été décidée une grève de 15 jours reconductible à partir du 30 mai, l'on citera, outre le régime indemnitaire, l'instauration d'un programme national de logements pour les enseignants et la nécessité d'une réforme profonde de la gestion des œuvres sociales universitaires. Pour Rahmani, il faut mettre fin à la situation «gravissime» que vit notre université. A signaler que nos multiples tentatives de joindre les ministères en question à ce sujet sont restées lettre morte. Il va sans dire néanmoins que, même si la volonté de résoudre «la crise» existe des deux côtés, le dialogue et la concertation s'imposent.