Le Forum des chefs d'entreprises a initié trois études consacrées à des problématiques majeures qui se posent à l'économie nationale : l'ouverture commerciale, l'expansion de l'économie informelle et les dysfonctionnements du secteur de la distribution. A la veille de la présentation de ces enquêtes, le président du FCE, Réda Hamiani, a bien voulu répondre à nos questions sur l'importance de ces études. Le Temps d'Algérie : Peut-on connaître les raisons qui ont conduit à la réalisation de ces études et au choix de ces secteurs ? Réda Hamiani : L'objectif de cette étude est de montrer l'emprise du marché informel sur l'économie algérienne. C'est une véritable maladie qui a gangrené depuis de longues années le système économique du pays. Pour cela, il fallait donner des chiffres. Nous avons choisi un cabinet spécialisé dirigé par des experts afin d'évaluer ce phénomène. L'étude a duré six mois. Nous voulons aussi attirer l'attention sur l'impact de l'accord d'association avec l'Union européenne sur l'économie algérienne par rapport à ce que nous attendions comme résultats, notamment des échanges équilibrés et des investissements directs. Nous voulons connaître donc l'évolution de l'économie algérienne à la lumière des nouvelles données. Nous avons constaté qu'il n'y a pas de grande distribution, de centrale d'achat, de chaîne de froid ni de bonne organisation du marché de la distribution. Il y a beaucoup de retard en la matière et il se trouve que le secteur de la distribution est plutôt proche du marché de l'informel. Aujourd'hui, nous accueillerons à Alger de hauts responsables, notamment le ministre du Commerce et celui de l'Industrie, ainsi que des chefs d'entre prise pour faire une présentation et débattre des résultats obtenus. A quoi vont servir ces études ? Seront-elles transmises aux autorités publiques ? Elles permettront d'abord d'avoir des données précises sur les domaines étudiés. Nous avons une connaissance sur certains aspects, mais nous ne connaissons pas exactement l'état des lieux de certains secteurs. Nous avons maintenant des données vérifiées pouvant contribuer à agir et à entreprendre une action donnée. Cela nous permet de prendre réellement conscience de l'ampleur des phénomènes de l'informel et des dysfonctionnements liés à la distribution en Algérie. Ces études interpellent aussi les chefs d'entreprise et les citoyens pour prendre des mesures de sauvegarde afin d'enrayer ces contraintes. Comptez-vous réaliser d'autres études sur l'économie algérienne ? Les études sur l'ouverture du commerce, l'expansion de l'économie informelle et la distribution ont nécessité six mois de travail et des moyens importants pour les mener à bon terme. Ces trois sujets ont plus d'ancrage sur l'économie. Pour l'instant, nous allons vulgariser les études réalisées. Mais, d'ici la fin de l'année, nous devrions réfléchir à bien d'autres domaines méritant une enquête approfondie.