Les conflits conjugaux se terminent généralement par la séparation, à partir du moment où les deux parties refusent la réconciliation. Mais lorsque les enfants entrent en jeu, le divorce ne peut qu'aggraver la situation et brouiller davantage les relations.Y a-t-il crime plus grave que celui de priver un enfant de connaître l'un de ses parents ou de refuser à l'un d'eux de voir sa progéniture. L'avocat de G.A. a déclaré que son client ne peut même pas reconnaître son fils, s'il le croisait dans la rue. D'après ses déclarations devant le jury, ce père frustré qui ne cherchait qu'à voir son fils vivant avec sa mère a usé vainement de tous les moyens. Il a été touché profondément par cette séparation, voire cette privation. Ce qui l'a rendu dépressif. Mais faut-il arriver à commette un meurtre contre ceux ou celui qu'il l'a privé de voir son fils alors que les voies légales existent ? Faut-il arriver jusqu'à la déprime et choisir la façon la plus condamnable quand une simple procédure judiciaire peut réparer les préjudices ? Cela ne pourrait aucunement arriver si cet habitué des tribunaux recourait à la justice. Hélas ! Le pire est fait. L'accusé, qui devait répondre pour les chefs d'inculpation d'homicide volontaire avec préméditation, a reconnu avoir tué son ex-gendre. Toutefois, lors de l'audience, le prévenu a nié catégoriquement avoir eu l'intention de tuer ou de planifier le crime quelques jours auparavant. Sans expliquer pour autant l'apport de l'arme blanche et la transformation de sa cagoule en masque, la veille du crime. L'accusé avait asséné trois coups de poignard dans le corps de la victime, dont deux dans le dos et un troisième au niveau du thorax. Ce dernier lui fut fatal. Le vieillard a rendu l'âme sur place. Il a été abandonné par son tueur au milieu d'arbres fruitiers dans la région de Cherarba, terrain qu'il avait l'intention d'acheter. Son projet ne sera pas réalisé, car c'est dans ce même endroit qu'il avait rencontré son ex-beau fils il y a longtemps. Ce dernier acharné de voir ou au moins d'avoir la photo de son fils âgé de neuf ans n'avait pensé ni au moyen ni aux conséquences de son acte. Seule la rencontre de son fils comptait pour lui. Selon ses dires, ce différend était la seule cause du drame. L'avocat de la défense a plaidé dans le même sens en énonçant que «le crime ne résulte pas du néant». Cet avocat a mis en exergue notamment la souffrance de ce père que la frustration a poussé jusqu'à commettre l'irréparable. «Laissez-le au moins voir son fils», a-t-il insisté en s'adressant au jury. Mais le procureur général qui a souligné le passé de l'accusé, condamné six fois par le tribunal pénal d'Alger, d'El Harrach et de Boumerdès pour différents délits, a demandé la peine capitale à son encontre. L'accusé a été condamné à vingt ans de réclusion par le tribunal criminel de la cour d'Alger, sans qu'il ait pu voir son fils, absent lors du jugement.