Lors d'une cérémonie organisée jeudi soir à la résidence les Oliviers, à Alger, l'ambassadeur français, Bernard Emié, a rendu un vibrant hommage aux journalistes algériens. Intervenant à la clôture de la deuxième session de formation de journalistes algériens sur le thème «Journalisme politique», initiée par l'ambassade de France et le CFPJ de Paris, M. Emié a salué la presse algérienne qui a payé un lourd tribut pour s'opposer au terrorisme et défendre la liberté d'expression. S'exprimant devant des directeurs de publication, rédacteurs en chef, journalistes, dessinateurs, hommes de l'art, correspondants de la presse française, et la veuve de Tahar Djaout, Mme Nadia Djaout, l'ambassadeur français n'a pas omis d'évoquer l'attentat contre le journal Charlie Hebdo qui a ciblé en début janvier des journalistes et des dessinateurs. Tout en remerciant les autorités algériennes, à leur tête le président de la République, qui ont adressé des messages de condoléances et de soutien à la France, le diplomate français a appelé l'assistance à avoir «une pensée particulière pour les 120 journalistes algériens qui ont été assassinés pendant les années noires par la même idéologie barbare». «Ils sont parmi les premiers journalistes à avoir payé de leur vie leur opposition au terrorisme, parmi les plus nombreux martyrs de la liberté d'expression», souligne-t-il. Une pensée particulière a été observée également pour deux des victimes des odieux attentats de Paris, «deux figures emblématiques de la richesse, de la profondeur, de ce caractère inégalable des relations entre la France et l'Algérie, deux Français, deux Franco-Algériens, deux Algériens : Mustapha Ourrad, qui était correcteur à Charlie Hebdo et le policier Ahmed Merabet en poste à la brigade VTT du XIe arrondissement de Paris». L'ambassadeur a évoqué également Hervé Gourdel, «lâchement et cruellement assassiné, dont la dépouille a pu être rapatriée en France lundi, grâce à la remarquable mobilisation des autorités algériennes qui a conduit à la neutralisation de plusieurs membres du groupe terroriste qui l'avait enlevé et à la découverte du corps» de la victime. «Et au-delà du monde de la presse, nous penserons aussi à tous les intellectuels, tous les artistes qui ont été les victimes de cette violence, et tout particulièrement au grand chanteur Matoub Lounès, que plusieurs d'entre vous connaissaient personnellement et à qui une dizaine de villes françaises ont depuis rendu hommage en donnant son nom à l'une de leurs rues», a ajouté Bernard Emié. Pour l'ambassadeur français, la lutte contre le terrorisme est «un combat commun, un combat sans frontières contre la barbarie et pour la liberté». «Le temps du repli, de l'isolement, de l'ignorance est terminé», soutient-il.