Dix-huit années sont passées depuis la disparition tragique d'Abdelhak Benhamouda, l'ex-secrétaire général de l'UGTA, assassiné le 28 janvier 1997 en sortant du siège de la Centrale syndicale, qui porte désormais son nom. Une table ronde a été organisée hier par la nouvelle équipe de l'UGTA de Constantine conduite par l'homme de confiance de Abdelmadjid sidi Saïd et l'ex-compagnon de Abdelhak Benhamouda, Rahma Boudjemââ, qui disait que «Abdelhak Benhamouda a payé de sa vie ses profondes convictions et son engagement actif pour la lutte syndicale et la lutte contre l'intégrisme islamiste». L'occasion a été propice pour rappeler le parcours du syndicaliste assassiné par la horde terroriste, dont l'assassinat a été revendiqué par le FIDA. Tout le monde à Constantine se rappelle en effet cette grande figure syndicale qui fait la fierté de la ville. Selon ses compagnons, «le mouvement syndical algérien était composé de militants aguerris par une longue expérience de combat menée sur les lieux de travail et au sein de la société contre toutes formes d'exclusion, de discrimination et d'exploitation» et c'est ce qui a fait sa force. En cette circonstance particulière, une cérémonie sera organisée aujourd'hui au siège de la maison des syndicats de Constantine qui a accompagné ses débuts pour rendre hommage à celui «qui a fait du combat pour la République son credo», indique-t-on. L'enfant «terrible» de Constantine a été élu en 1990 à la tête du secrétariat national de l'UGTA. Il se distingua par ses prises de position franches et sans équivoque. Il organisa en 1991 une grève pour montrer que le parti dissous (l'ex-FIS) était loin d'être la seule force mobilisatrice de la société. Durant deux jours, tout le pays était paralysé suite à un appel lancé par l'UGTA pour dire «non à la politique de réforme unilatérale engagée par le gouvernement Hamrouche». Ses amis ont retracé son périple en évoquant sa participation à la création du Comité national de sauvegarde de l'Algérie (CNSA). Il fut également le fondateur du Rassemblement national démocratique (RND). Mais il a été assassiné avant que le parti ne voit le jour. Aujourd'hui le mouvement syndical constantinois a besoin de se greffer autour d'une telle icône car après 7 ans de crise interne, même si ses patrons affichent une certaine assurance et disent avoir dépassé le temps de la crise, l'UGTA à Constantine reste encore fragile. Plusieurs membres de la centrale se sont rendus à Constantine pour apaiser les esprits et mettre fin à une situation qui n'a que trop duré. L'union de wilaya de l'UGTA de Constantine a connu des années de vaches maigres soldées par la destitution du secrétariat de wilaya, l'installation de bureaux parallèles et la suspension de plusieurs cadres syndicaux. Notons que le congrès de wilaya s'est tenu au mois d'octobre 2014 au niveau de la résidence universitaire 04 de la nouvelle ville Ali-Mendjeli et s'est déroulé dans un climat «apaisé et constructif» bien que le bilan financier de l'union de wilaya n'ait pas été présenté.