«En cette période hivernale, des dizaines de personnes vivent dans des conditions épouvantables et inhumaines dans la wilaya de Chlef», dénonce le bureau local de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Le même bureau s'indigne dans un communiqué rendu public hier que ces personnes «qui n'avaient pas un toit, passant leurs nuits sur les trottoirs ou dans les jardins publics, tremblant du rude froid hivernal», sont contraints de «manger les restes de nourriture trouvés dans les poubelles, et dorment sur des cartons». S'ils se comportent de la sorte, juge la LADDH, «c'est uniquement pour survivre», estimant que «ces personnes, broyées par la société algérienne ou oubliées par leurs familles, ont trouvé refuge dans la rue qui est pourtant un enfer insupportable, livrés au froid et à des bandes de malfaiteurs». Aussi, une équipe de la Ligue conduite par son président Houari Kaddour a effectué des tournées nocturnes à travers plusieurs quartiers de la wilaya de Chlef, ce qui lui a permis de constater de visu «la situation désastreuse de ces personnes et qui disent maudire le jour où elles sont nées». A l'issue de ses sorties, l'équipe de la Ligue a constaté que ces sans-abri, manquant de sommeil, sont exposés aux intempéries, manquent d'hygiène et sont confrontés à la violence, ce qui, selon elle, «influe directement sur leur état de santé qui s'est fortement dégradé avec en sus une mortalité plus élevée, constate la LADDH, due à l'absence totale de soins et d'aide sociale». Devant cette situation, la Ligue recommande la mise en place d'une commission de wilaya qui devrait être composée des représentants de plusieurs directions et du mouvement associatif pour la prise en charge de cette frange de la population qui a besoin de «moyens matériels et humains nécessaires pour lui permettre de passer l'hiver dans de bonnes conditions».