Les capitaines remorqueurs, relevant de la structure capitainerie pilotage, bloquent depuis hier les entrées et sorties au niveau du port d'Alger. Quinze bateaux sont en rade attendant d'être remorqués pour le déchargement ou alors pour reprendre la mer. Le nombre pourrait être revu à la hausse. Il n'est point question d'une quelconque revendication salariale à travers laquelle ils dénoncent l'absence de dialogue avec la direction de l'Epal (Entreprise portuaire d'Alger), si tant est qu'elle existe et elle serait légitime. L'arrêt de travail est motivé par la volonté des capitaines remorqueurs de destituer leur délégué syndical. En somme, c'est un problème syndico-syndical relevant strictement des structures de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à laquelle est affilié ce syndicat. Le responsable de la communication de l'Epal, Timizar, n'hésite pas à parler de «chantage» et de «pressions» exercés sur la direction, mais aussi de prise en otage de l'entreprise. «La grève des capitaines chargés du remorquage (des navires) bloque les activités de déchargement et de chargement, ainsi que l'entrée au port des navires», précise-t-il. «Les capitaines de la direction remorquage demandent la destitution de leur délégué syndical», ajoute-t-il, soulignant que «cette revendication est du ressort de l'union locale de l'UGTA, et non pas de l'Epal». A la suite de cette grève, «l'Entreprise du port d'Alger est prise en otage, ses quelque 3000 travailleurs risquent de se retrouver à l'arrêt au cas où l'entrée et sortie du port seront bloquées», relève M. Timizar, qui explique, par ailleurs, que «le déchargement de 8 navires à quai est bloqué». En outre, ce mouvement de protestation empêche également 7 navires en rade d'entrer au port, ajoute la même source. Par ailleurs, et selon nos informations, ni l'intervention du sous-directeur de l'armement et encore moins le directeur de la capitainerie ne sont arrivés à convaincre les grévistes de reprendre le travail. Même le PDG de l'Epal n'aurait pas réussi à les convaincre. Pour leur part, les grévistes déplorent les mauvaises conditions de travail dues à leur classement dans la catégorie 2. Ceci les prive, selon eux, de plusieurs avantages qui sont nécessaires à leur bien-être. Les capitaines remorqueurs ont appelé la direction de l'Epal d'intervenir pour régler leurs problèmes socioprofessionnels, indiquant que leurs efforts doivent être récompensés avec des avantages accordés par la loi. La mise en œuvre de la convention collective convenue en 2010, la révision de la hausse des primes et des salaires selon le poste de responsabilité ainsi que l'instauration de la prime de nuit sont les principales revendications des capitaines remorqueurs. Ils exigent, en outre, l'augmentation de la prime de risque et des indemnités pour les travaux spécifiques. A noter que chaque jour passé en mer coûte entre 1000 et 1400 euros par navire. Le trafic de marchandises au port d'Alger a enregistré une hausse de 2 831 788 tonnes au 3e trimestre 2014, avec un chiffre d'affaires (+8%) de 2,045 milliards de dinars. Le bilan du troisième trimestre 2014 fait également état de l'entrée de 565 navires sur une prévision de 550 navires, soit un taux de réalisation des objectifs de 98%.