Dix-huit pilotes maritimes du port d'Alger comptent observer une journée de protestation d'ici 15 jours, si leurs revendications relatives à la revalorisation des salaires et l'élaboration d'un statut particulier ne sont pas satisfaites dans les meilleurs délais. Selon Moussa Achour, membre du syndicat du port, ces professionnels réclament l'application des directives du ministère des Transports qui datent de septembre 2007 et du 5 mai 2009. Ces directives, explique-t-il, ont été adressées aux directeurs généraux des entreprises portuaires et portent sur le statut particulier des pilotes. Selon lui, le ministère a constaté la difficulté de recruter ou de maintenir le personnel maritime, à cause de l'absence d'un statut particulier. Pour garantir le bon fonctionnement des ports et éviter le départ des compétences vers d'autres ports étrangers, notamment les ports pétroliers du Moyen-Orient, le ministère avait instruit les entreprises portuaires d'élaborer un statut particulier pour leurs personnels de haut niveau. La seconde directive, datée du 6 mai 2009, met l'accent sur l'absence de la prise en charge effective, la non-application des premières directives et l'insuffisance de la rémunération des pilotes maritimes. Le ministère des Transports entendait ainsi mettre un terme à cette situation préjudiciable en recommandant la revalorisation des salaires et leur uniformisation à travers les différents ports. Il a également préconisé l'amélioration des conditions de travail et la dotation de ces professionnels de moyens. Suite à cette instruction, les pilotes ont fait des démarches auprès de la direction générale du port d'Alger qui est restée sans réaction. Aussi, les 18 pilotes ont décidé de passer à l'action pour faire aboutir leurs doléances qualifiées de «légitimes» au regard de leur niveau de qualification et des missions qu'ils assurent. Certains pilotes qui ont opté pour des ports étrangers sont mieux considérés et perçoivent un salaire équivalent à 7000 euros, note le syndicaliste. Une vingtaine sont expatriés vers les pays du Moyen-Orient faute d'une prise en charge dans leur pays, a-t-il regretté. Les pilotes réclament un salaire de 120 000 DA, eu égard à ses spécificités, et menacent de recourir à des actions à travers tous les ports du pays si leurs doléances ne sont pas prises en compte. Ils trouvent inconcevable qu'un pilote ayant exercé pendant 35 ans perçoive un salaire de 58 000 DA et demandent à ce qu'ils soient considérés à leur juste valeur. La menace de partir ailleurs se fait d'ailleurs sentir, la plupart de ces personnels, hautement qualifiées, y pensent sérieusement. Un départ massif des pilotes portera un énorme préjudice à l'économie algérienne. Le débrayage aussi s'il venait à être mis à exécution car «seul le service minimum sera assuré», avertit le syndicaliste.