Hassi Messaoud, ville pétrolière du sud algérien est dans l'expectative de son plan Marshall pouvant permettre à ses habitants d'améliorer leurs conditions d'existence jusque-là déplorables à plus d'un titre. Mais l'attente n'a que trop duré, suscitant le mécontentement de la population locale ayant tout récemment investi la rue par centaines pour dénoncer la marginalisation dont ils ont toujours fait l'objet. Il y a de cela une quinzaine de jours, des habitants de Hassi Messaoud ont bloqué l'accès d'une des plus grandes bases de vie dont dispose la Sonatrach dans cette localité relevant de la wilaya de Ouargla. La protestation, ayant duré toute une journée, avait pour objectif d'alerter les autorités sur une série de doléances d'ordre social qu'il fallait satisfaire dans l'immédiat. Il est question, entre autres, de dynamiser la réalisation du projet de 4000 logements gelé depuis des années et d'accélérer la procédure d'attribution de quelque 1600 lots de terrain destinés à l'exploitation agricole. Ces revendications et d'autres encore, qui nous ont été rappelées, hier, par Khaled Younsi, un des animateurs de la dernière manifestation, demeurent toujours posées et leur satisfaction tarde à se faire jour. Pourtant, le jour-même de la fermeture de l'accès de la base de vie, 24 Février, de Sonatrach, le chef de daïra, Harfouche Benarar, s'est rendu lui-même sur les lieux et assuré les protestataires de la prise en charge de leurs doléances sous huitaine, soit dans un délai d'une semaine. «Le délai accordé au chef de daïra de Hassi Messaoud a expiré. Son engagement pris pour répondre favorablement à nos revendications est raté», nous a confié, dépité, Khaled Younsi. Admettons que ce n'est tout de même pas facile pour le chef de daïra de Hassi Messaoud de résoudre, en l'espace d'une semaine, une problématique restée en suspens dix années durant. Il s'agit là, bien sûr, du projet de construction de 4000 logements toujours gelé. Une telle revendication est en effet difficile à satisfaire d'autant plus que Hassi Messaoud est officiellement décrété zone pétrolière à haut risque industriel. Toutefois, ajoute notre interlocuteur, si le chef de daïra n'a pu tenir ses promesses dans les délais, c'est au tour du wali de Ouargla, Khaled Bouguerra, de s'engager à son tour de satisfaire les revendications émises par la population locale. «Nous avons rencontré le wali de Ouargla, il y a quelques jours, et ce denier nous a assuré de prendre en charge nos doléances dans un délai d'un mois», selon notre source. Le wali pourra-t-il réussir là où le chef de daïra Harfouche Benarar a échoué ? Pour connaître la réponse, il y a lieu d'attendre l'expiration du délai d'un mois accordé par les citoyens de Hassi Messaoud qui menacent de renouer avec la protesta dans le cas où leurs doléances ne seront pas satisfaites.