Des dizaines de chômeurs ont décidé mardi d'entamer une grève de la faim illimitée à Hassi Messaoud, une ville pétrolière située à 86 km au sud-est de Ouargla et à plus de 800 km au sud-est d'Alger. Ils sont, en effet, pas moins de 46 jeunes chômeurs qui campent jour et nuit devant le siège de la daïra de Hassi Messaoud pour réclamer leur part des richesses nationales. Leur principale revendication : un poste de travail décent au sein de ces entreprises nationales et internationales qui exploitent les richesses du sous-sol de leur région. "Après 13 jours de protestation au cours desquels nous avons passé des nuits entières devant le siège de la daïra pour défendre notre droit de travailler dans notre région, aucune autorité ne nous a tendu une oreille attentive. Ni le Wali, ni le Chef de Daïra n'ont cherché à répondre à notre cri de détresse. Désormais, nous déclenchons une grève de la faim illimitée et advienne que pourra", confie mardi à elwatan.com, Mahmoud Zegouni porte-parole du comité local des chômeurs de Hassi Messaoud. "Nous avons ras-le-bol de ces injustices. Nous vivons dans une région qui regorgent de richesses faramineuses. Et pourtant, les jeunes de Hassi Messaoud sont victimes d'une grave discrimination à l'embauche alors que des exaptriés viennent occuper des postes grassement rémunuérés. Un véritable trafic s'opère à Hassi Messaoud au vu et au su des autorités. Et personne n'ose enquêter sur les combines des responsables de la société pétrolière Sonatrach et des autres compagnies pétrolières étrangères", relève encore notre interlocuteur. Selon Mahmoud Zegouni, les chômeurs de la région de Hassi Messaoud ont décidé de refuser de travailler avec des sociétés de sous-traitance. Ces dernières qui bénéficient de contrats juteux conclus avec des multinationales et Sonatrach sont accusés de graves atteintes au droit du travail. "Nous avons à maintes reprises attiré l'attention des autorités sur ces contrats de sous-traitance maquillés en contrats d'entrepreneuriat. Ces barons de la sous-traitance du personnel gagnent des sommes gigantesques sur le dos des jeunes chômeurs de la région à qui ils proposent des postes d'emploi harassants pour un salaire ne dépassant jamais les 12.000 DA ! Qui peut accepter de travailler dans ces conditions ?", s'interroge enfin le porte-parole du comité local des chômeurs de Hassi Messaoud