La méningite, une maladie qui résulte de la contamination du liquide céphalo-rachidien (LCR) par un agent pathogène, continue d'évoluer de manière endémique à Oran, ont indiqué des sources médicales. Les efforts des services sanitaires pour lutter contre les maladies infectieuses n'arrivent pas à endiguer le retour en force de nombreuses maladies qu'on classait comme éradiquées en raison de la détérioration des conditions d'hygiène dans les zones périphériques envahies, ces dernières années par les bidonvilles et les décharges sauvages. Les services sanitaires se préoccupent sérieusement de la recrudescence des cas de méningite purulente, inflammation aiguë ou chronique des méninges par une bactérie responsable de la formation de pus, qui est considérée comme l'une des formes les plus dangereuse de cette pathologie. «Le taux d'incidence le plus élevé de la méningite purulente en 2014 a été enregistré dans la wilaya d'Oran», confient des sources autorisées. Les services sanitaires ont ainsi révélé que le taux d'incidence de cette maladie, qui touche en particulier les enfants en bas âge, a atteint 4,14 soit le double du taux d'incidence de l'Ouest qui est de seulement 2,04. Dans certaines wilayas de l'Ouest (Tissemsilt, Relizane et Mostaganem), aucun cas de méningite purulente n'a été enregistré en 2014. Concernant la méningite à liquide clair, la wilaya d'Oran enregistre aussi le taux d'incidence le plus élevé dans la région avec 10,84, précisent les mêmes sources. Dans ce même bilan, il ressort que 54% des cas recensés dans la région concernent les méningites à liquide clair contre 25% pour les méningites purulentes et 21% pour les cas non précis. Ce retour en force de cette maladie est causé par de nombreux facteurs et en particulier par la détérioration des conditions de salubrité en raison de l'absence d'entretien du réseau des eaux usées et la prolifération des décharges sauvages faute de ramassage, favorisant le pullulement des rats, vecteur de cette maladie. Il faut noter que cette progression des méningites bactériennes peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé de la population. La méningite d'origine bactérienne peut évoluer rapidement et provoquer la mort des malades atteints si elle n'est pas diagnostiquée et soignée à temps. De nombreux parents confondent les symptômes de la méningite avec ceux d'une simple grippe saisonnière et entament l'automédication, l'enfant n'étant pris en charge que tardivement. Un nouveau vaccin avait été introduit dans le calendrier national de vaccination contre le «Haemophilus Influenzae B (HIB)», un germe responsable de cas de méningite et de pneumonies qui sont souvent fatales pour les malades atteints. Un quart des méningites bactériennes purulentes recensées à travers le pays sont provoquées par ce germe. Ce vaccin est destiné aux femmes enceintes et aux nouveau-nés.