Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se réunira mardi avec les représentants nationaux du Cnes suite à l'annonce par ce dernier d'une grève de 15 jours renouvelable à partir de samedi. Malik Rahmani, coordinateur national du Cnes, affirme pour sa part que la grève, annoncée en cette période critique de l'année universitaire, survient après une longue attente de résultats concrets promis par la tutelle depuis 14 mois. «Cette grève n'est qu'un moyen pour sensibiliser les autorités publiques et les amener à admettre la situation alarmante dans laquelle vit la corporation universitaire, et par là-même apporter les solutions adéquates», indique notre interlocuteur. M. Rahmani précise, par ailleurs, que la plateforme des revendications qui sera présentée lors de la réunion avec le ministre ne se limitera pas, cette fois-ci, à la question des salaires et des indemnités mais englobera plusieurs autres préoccupations : «Nous avons préparé une feuille de route à présenter à la tutelle. Elle contient plusieurs propositions concernant le traitement des problèmes actuels qui rongent l'université algérienne. Au-delà des salaires, l'enseignant a plusieurs autres préoccupations que la tutelle doit prendre en considération.» Cette réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur constitue, selon lui, un rendez-vous de négociations qui portera sur plusieurs questions importantes touchant le secteur. L'université algérienne est arrivée à un tel stade de mal-être qu'il est urgent d'intervenir et avec force, selon M. Rahmani. Il déplore, entre autres, la mauvaise gestion qui a généré nombre de problèmes et de malaises au sein de la corporation, aussi bien du côté des enseignants que de celui des étudiants. Une problématique dont la solution est, selon notre interlocuteur, dans l'élaboration d'un plan de travail commun entre le Cnes et la tutelle afin de «contrôler et surveiller la gestion à l'intérieur de l'université». Plusieurs autres questions brûlantes d'actualité seront débattues lors de cette réunion, en l'occurrence le phénomène de la violence au sein de l'université, «problème qui ne va pas tarder à clochardiser cette dernière», et auquel il faut apporter une solution d'urgence. Sans oublier les revendications de base, sans cesse scandées par le Cnes, à savoir la démocratisation de l'université et la question des indemnités et des logements. Malik Rahmani espère, par ailleurs, que cette prochaine réunion ne soit pas «qu'une simple tactique pour gagner du temps», car, prévient-il : «Nous voulons des solutions concrètes et nous espérons des décisions historiques à même d'améliorer la situation au sein de la corporation. Si le conseil national du Cnes estime les résultats de cette réunion insatisfaisants, la grève sera maintenue.» M. Rahmani précise, enfin, que 90% du collectif des enseignants universitaires, à travers le territoire national, ont répondu à l'appel de la grève publié dans le communiqué du conseil national du Cnes, le 14 mai.