La Corée du Nord a effectué hier «avec succès» un essai nucléaire souterrain. Cet essai, le second du genre après celui effectué en 2006, s'inscrit dans le cadre des mesures prises pour «renforcer le système de défense» du pays, souligne un communiqué officiel qui précise qu'il a été effectué dans les normes de sécurité, et à «haut niveau de capacité de destruction et de technologies de domination». Comme il fallait s'y attendre, cet essai n'a pas laissé indifférents les pays voisins et les puissances occidentales, qui, en exprimant leurs craintes, l'ont fermement condamné. Ainsi, la sœur du Sud a placé son armée à un niveau d'alerte plus élevé alors qu'en l'Inde, puissance nucléaire, l'atmosphère est aux craintes et la vive préoccupation, avec le renfort attendu de ses capacités de défense nationale dans la période qui arrive, selon le nouveau ministre de la Défense. Vieille alliée de Pyongyang, Pékin a exprimé son souhait de voir la communauté internationale gérer la situation avec «sang froid». Le pays de l'oncle Sam a appelé, à une action de la communauté internationale, pour contrecarrer les ambitions nucléaires de la Corée du Nord qui sont, selon Obama, une «menace pour la paix» dans le monde. L'Union européenne (UE) a pour sa part exprimé des «craintes» quant au nouvel essai nucléaire nord-coréen, a indiqué le ministre tchèque des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. A Paris, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a exprimé la «condamnation» de la France, indiquant que la nouvelle expérience nord-coréenne en nucléaire n'«est pas bonne», et «nous attendons de savoir plus sur ses techniques et stratégies». La Russie s'est de son côté déclarée «préoccupée», ont indiqué ses ministères des Affaires étrangères et de la Défense. Consultations d'urgence au conseil de sécurité de l'ONU Selon le représentant permanent de Moscou auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU), le Conseil de sécurité onusien dont la Russie assure actuellement la présidence, tiendra des consultations d'urgence dans l'après-midi d'hier. Pyongyang avait récemment averti qu'elle procéderait à un nouvel essai nucléaire, en réaction à une condamnation des Nations unies et des forces occidentales de son tir de missile le 5 avril dernier, rappelle-t-on. Ces parties avaient également appelé à renforcer les sanctions contre la Corée du Nord pour son tir de missile, en contravention d'une résolution de l'ONU d'octobre 2006, lui interdisant tout essai nucléaire ou tir de missile. Après cette condamnation, Pyongyang avait suspendu sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires. Elle s'était également retirée des pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, impliquant les deux Corées, les Etats-Unis, Chine, Japon, Russie sous l'égide de Pékin. Ces pourparlers, entamés en août 2003, visaient à convaincre Pyongyang de renoncer à ses ambitions nucléaires, en échange d'une aide énergétique.