La communauté internationale était unanime à condamner le nouvel essai nucléaire effectué lundi «avec succès» par la Corée du Nord. Devant les condamnations, la Corée a annoncé l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires. La Corée du Nord devra «payer le prix» de ses actes si elle continue à «provoquer la communauté internationale», a déclaré hier l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, après un nouvel essai nucléaire de Pyongyang. Si la Corée du Nord veut «continuer à tester et provoquer la communauté internationale, elle verra qu'elle devra en payer le prix parce que la communauté internationale est claire : ce n'est pas acceptable», a dit Mme Rice sur la chaîne américaine CNN. La communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné le même jour ce nouvel essai nucléaire et décidé de préparer une résolution qui devrait comporter de nouvelles sanctions à l'égard de Pyongyang. «Vous avez entendu l'ensemble de la communauté internationale hier en provenance de différentes capitales et le Conseil de sécurité intervenir rapidement, fermement et de façon unie pour condamner» ces essais, a dit Mme Rice. «Nous avons convenu hier de continuer à travailler à une nouvelle résolution au Conseil de sécurité, une résolution forte», a ajouté l'ambassadrice, précisant que les sanctions «pourraient prendre différentes formes», notamment des «leviers économiques». L'essai nucléaire effectué par Pyongyang «constitue une claire violation de la résolution 1718», avait déclaré lundi l'ambassadeur de Russie qui préside le Conseil en mai, à l'issue d'une réunion d'urgence. Cette résolution, adoptée en octobre 2006 après un précédent essai, interdisait à Pyongyang tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile. Le Conseil de sécurité avait condamné le 13 avril un tir de fusée balistique effectué le 5 avril par la Corée du Nord et a renforcé le régime de sanctions mis en place à son encontre en 2006. En réponse à cette condamnation et à ces mesures, Pyongyang avait annoncé son retrait des négociations à six (Russie, Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Chine), l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires. Les réactions aux ambitions nucléaires de la Corée du Nord se sont poursuivies hier. Ces tirs de missiles ont été vivement condamnés par les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, dont la Chine, membre permanent du groupe. La Chine, un proche alliée de la Corée du Nord, a appelé Pyongyang à se conformer à «ses engagements de dénucléarisation et à cesser toute action susceptible d'envenimer la situation», et à revenir à la table des négociations à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Pékin est l'hôte depuis 2003 de ces discussions qui impliquent également, outre les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie, et qui visent à convaincre Pyongyang de renoncer à ses ambitions nucléaires. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères d'Asie et des pays membres de l'Union européenne (UE), qui poursuivaient une réunion de deux jours UE-Asie (Asem), ont eux aussi exprimé leur condamnation des essais nucléaires nord-coréens. Dans une déclaration commune, les ministres des 27 pays de l'UE, des dix membres de l'Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) et de six autres pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Inde, Japon, Pakistan et Mongolie) ont invité Pyongyang à s'abstenir de toute autre expérience du genre afin de sauvegarder la paix et la stabilité dans la région et du système mondial de non-prolifération nucléaire. L'Espagne a appelé les Nord-Coréens à «cesser immédiatement» ce type d'action qu'elle qualifie de «grave provocation» affaiblissant le climat de sécurité régionale, tandis que pour Rome, Pyongyang «mérite des sanctions rigides».