«718 435 personnes ont été arrêtées dans 157 256 affaires tous types d'infractions confondus durant les 9 mois de l'année en cours», a indiqué, hier à Alger, Hakim Taleb, cadre responsable à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Les services de la DGSN ont eu à traiter 32 778 affaires de coups et blessures volontaires durant la même période au cours desquelles 31 777 personnes ont été arrêtées. «Nous avons pu résoudre 70% des affaires criminelles grâce à la coopération de la société civile via le numéro vert 15-48 mis à sa disposition», a affirmé M. Taleb au forum du quotidien El Wassat. Invité à exposer la stratégie de son département pour lutter contre la criminalité en Algérie, M. Taleb a révélé qu'elle est axée sur deux points principaux, notamment «la prévention et la dissuasion». «Nous avons organisé plusieurs journées portes ouvertes sur les fléaux qui touchent les jeunes ainsi que des rencontres avec les responsables des établissements scolaires», a-t-il dit. «Nous organisons aussi des opérations continues de lutte contre la criminalité dans les villes et les quartiers chauds du pays». Le même responsable a fait savoir, en outre, que son département mène une large campagne de sensibilisation via les réseaux sociaux, notamment sur facebook (www.facebook.com/algeriepolice.de) et Twitter (www.twitter.com/algeriepolice.dz). Il a appelé par la même occasion les citoyens à recourir à ces sites dans le cas où ils souhaiteraient dénoncer des délits. M. Taleb a abordé, entre autres, la formation continue de tous les cadres de la DGSN qui est basée sur les nouvelles technologies. «Les pouvoirs publics ne reculent devant rien pour mettre à niveau les employés de la sûreté nationale», a-t-il souligné, ajoutant que «les différents corps sécuritaires, notamment la police scientifique ont été renforcés avec des dispositifs modernes afin qu'ils puissent accomplir leurs tâches dans les meilleures conditions». Pour sa part, Abdelkrim Souira, avocat et professeur à l'université de droit, a indiqué que le code pénal a connu de nombreuses modifications. La dernière en date est le renforcement de l'arsenal juridique ayant trait à la protection de l'enfant, mais ceci demeure insuffisant. Selon lui, d'autres modifications doivent être apportées pour instaurer un programme de protection des témoins dans des affaires criminelles. «Plusieurs affaires n'ont pas eu de suite, car des personnes refusent de témoigner par crainte d'être agressées», a-t-il expliqué. Interrogé sur les crimes électroniques, M. Souira a indiqué que la DGSN a un département spécialisé dans la cybercriminalité et plusieurs filiales à travers le territoire national. «Nous avons les outils qu'il faut pour identifier les criminels qui recourent à internet pour violer la vie privée des citoyens ou porter atteinte a leurs biens», a-t-il assuré. De son côté, M. Mohamed Azzoug, directeur régional de l'enseignement coranique au niveau du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a axé son intervention sur le rôle de la religion dans la prévention et la lutte contre la criminalité. «Nous avons plus de 15 millions d'imams qui font des sermons chaque vendredi pour sensibiliser la société aux fléaux qui gangrènent la société et qui mènent la jeunesse à sa propre destruction», a-t-il dit. M. Azzoug a annoncé, à cet effet, que son département a donné instruction aux imams de consacrer le sermon de vendredi aux différentes formes de violence dont souffrent la société algérienne et la manière d'y remédier.