L'origine de l'intoxication alimentaire à la cité universitaire Mohamed Seddik Benyahia, au Khroub, et qui a fait plus de 300 victimes, n'est pas encore connue. Les échantillons transmis au laboratoire d'hygiène de la wilaya de Constantine sont toujours en phase d'étude et les premiers résultats ne seront connus que dans 72 heures, selon les spécialistes. Selon un premier constat, la pâtisserie servie dimanche soir serait infectée, mais des résidentes et des employées de l'administration affirment ne pas avoir touché à cette pâtisserie ni au repas en question. Ce qui met les enquêteurs sur une autre piste, celle de l'eau. «Je n'ai pas mangé cette nuit-là au restaurant de la cité et malgré cela j'avais des douleurs au ventre et des vomissements», atteste Mlle Leila, résidente à la cité rencontrée au niveau de l'hôpital du Khroub. Aussi, Mme Hayat, secrétaire, affirme avoir présenté les mêmes symptômes malgré le fait qu'elle n'a pas mangé à la cité ce jour-là. Seuls les résultats de l'enquête préciseront l'origine exacte de cette intoxication, la énième du genre au niveau des résidences universitaires de Constantine. Un état de fait qui n'a pas manqué d'étonner le directeur des œuvres universitaires qui affirme que depuis l'intoxication collective survenue le 4 février 2008 à la cité Nahas Nabil faisant 400 victimes, des mesures draconiennes en matière d'hygiène ont été prises et la gestion des restaurants des cités universitaires a été placée sous haute surveillance. «Depuis, les marchés d'approvisionnement des denrées alimentaires ont été soumis à trois commissions de contrôle et de surveillance», a-t-on appris, et «les fournisseurs doivent apporter la garantie de la bonne qualité de leurs produits». Aussi «la réglementation relative à la restauration collective exige des responsables des cantines de garder des plats témoins de chaque menu servi durant une période donnée», a-t-on ajouté au niveau de la direction régionale des œuvres universitaires. Sur un autre registre, il y a lieu de rappeler que l'alerte à la résidence universitaire en question a été donnée à 7h35 dimanche par le responsable de la sécurité. Aussitôt, la Protection civile a mobilisé 5 ambulances, 25 agents et 5 médecins avec l'installation d'un hôpital de campagne sur place. Pas moins de 300 victimes ont été recensées dont 30 ont été évacuées vers le service de médecine interne du CHU de Constantine étant donné la saturation de l'hôpital Mohamed Boudiaf du Khroub qui a accueilli plus de 270 cas présentant une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs abdominales accompagnées de vomissements. 12 cas sont toujours en observation, selon le personnel médical, alors que les autres victimes ont pu regagner la cité, notamment celles évacuées vers le CHU de Constantine.