L'article publié samedi par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel sur l'implication présumée du mouvement libanais Hezbollah dans l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a été vivement dénoncé par le mouvement de résistance ainsi que par la Syrie et la Russie le qualifiant de «très dangereux et d'insignifiant». Citant des informations obtenues de «sources proches du tribunal spécial pour le Liban, (TSL) et vérifiées par la consultation de documents internes», Der Spiegel a écrit que l'enquête sur le meurtre de Hariri pointait désormais vers l'implication des «forces spéciales» du Hezbollah «qui ont planifié et exécuté» l'attentat perpétré le 14 février 2005. Dans une réaction immédiate à cette accusation, le chef du mouvement de résistance libanais, Hassan Nasrallah, a qualifié lundi l'article de «très très, très dangereux», pointant du doit Israël quant à l'origine de ces informations. «Israël a d'ores et déjà accusé le Hezbollah, prononcé la sentence et prévenu que si la communauté internationale n'agissait pas contre le Hezbollah, c'est lui qui se chargerait de punir ce mouvement et son chef», a souligné Hassan Nasrallah à la chaîne de télévision du mouvement, Al Manar. Nasrallah a en outre estimé que l'article visait à «influencer» les élections législatives que le Liban s'apprête à organiser le 7 juin et qui mettront aux prises la majorité parlementaire menée par le courant du futur de Saad Hariri et la minorité, dont le chef de file est le Hezbollah. Le courant de Saad Hariri, fils du Premier ministre assassiné a refusé de commenter les informations du magazine tandis que le chef druze, Walid Joumblatt, dirigeant du Parti socialiste progressiste (PSP) a averti que les «fuites de presse et les rumeurs peuvent nuire à l'action de la justice et provoquer la discorde et la sédition». La mise en cause du Hezbollah dans le meurtre de Rafic Hariri a également été condamnée par la Syrie ainsi que par la Russie.