Un beau voyage dans l'univers musical andalou à travers les voix lyriques de Meriem Beldi, Brahim Hadj Kacem et Hamdi Bennani, a marqué, jeudi dans la soirée à Alger, l'ouverture du 5e Festival culturel international «Eté en musique à Alger» qui se tient jusqu'au 28 août à Riadh El Feth, Alger. Dignes représentants des écoles de l'Ouest, de l'Est et du centre, les trois interprètes ont ravi le public algérois qui a répondu présent et est venu nombreux assister à la soirée d'ouverture du festival à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, déployant quelques morceaux du terroir classique algérien et maghrébin, thématiques choisies pour cette soirée inaugurale du 5e Festival. Les quinze membres de l'orchestre regroupant des musiciens de différentes générations dirigés par Abdelhadi Boukoura ont accompagné les trois artistes sur scène avec la rigueur de l'école et l'expérience du métier, gratifiant le public de sublimes solos, à la guitare, au mandole, au violon ou à la mandoline. Ouvrant le récital par la Nouba Zidane avec un Nqlab du même mode Ya Qalbi Khelli Lhal yemchii âla halou, Meriem Beldi vêtue d'un sublime caftan bleu ciel, mandole à la main, a enchanté l'assistance par sa voix suave et pleine d'émotion en enchaînant sur des titres tels que Ya Ouchak ezzine, Chems El Achia et Medjrouh. Ce dernier chant nous a rappelé le style de cheikh El hadj Mohamed El Ghaffour. La subtilité des morceaux choisis par la cantatrice au charisme imposant a embarqué l'assistance dans une promenade aux atmosphères paisibles et joyeuses, l'invitant à apprécier et à méditer la profondeur des textes et des mélodies avant de se dire très ravie de retrouver le public. «Je remercie toux ceux qui sont venus assister à cette belle soirée ainsi que la direction du festival qui m'a donné l'honneur d'ouvrir les festivités», a-t-elle souligné. Issue d'une famille de mélomanes de musique arabo-andalouse, Meriem Beldi se passionne elle aussi pour cette musique dès son jeune âge, et intègre la prestigieuse école de musique andalouse El Mossilia El Djazaïria à Alger, et dont les maîtres étaient à l'époque Sid-Ahmed Serri et Sid-Ali Benmrabet. Elle a sorti en 2014 un troisième album «Nouba Zidane». Une bonne ambiance En deuxième partie de la soirée, le public a vu le passage remarqué de Brahim Hadj Kacem, qui a gratifié le public à son tour de quelques titres dans le genre andalou classique, Hawzi, Madih, Gherbi, Melhoun et Aïssaoui. Entonnant des morceaux tels que Kan Maâkoum Djet et soutenu par les sonorités denses de son luth et de solos formidablement joués par le violoniste de l'orchestre, Brahim Hadj Kacem a ravi les présents, adeptes de cette musique par sa belle interprétation et par la maîtrise de son instrument. Sa prestation s'est poursuivie par son interprétation de différents titres maghrébins. Cet ingénieur d'Etat en mécanique a grandi avec la musique dès l'âge de 9 ans, il a à son actif plus de 10 enregistrements sonores et plus d'une vingtaine pour la télévision algérienne. Pour sa part, Hamdi Bennani a terminé la soirée en apothéose, embarquant l'orchestre et le public dans son univers prôné par sa voix forte et son talent de maître de cérémonie aiguisée. En effet, cet interprète de malouf annabi qu'on appelle l'«Ange Blanc» car ne se séparant jamais de son violon et de son costume blanc, a su capter l'intention du public par un sublime solo au violon, suivi d'un autre solo à la guitare joué par son fils qui fait partie de l'orchestre. Achik Mamhoune, repris en chœur par le public littéralement épris par cette belle musique, a laissé place à une ambiance dès plus agréable dans la salle Ibn Zeydoun où le public homogène a su savourer et apprécier chaque moment de cette soirée. Bellah ya Hamami figure, par ailleurs, parmi les chansons interprétées par Hamdi Bennani. Avant de conclure la soirée, l'un des plus grands maîtres du malouf annabi a invité les deux précédents artistes, à savoir Meriem Beldi et Brahim Hadj Kacem à le rejoindre sur scène pour interpréter d'une seule voix Qoum Tara et Wahed El Ghozeyel, deux chansons très connues du patrimoine algérien. Depuis 1963 où le public a découvert pour la première fois Hamdi Bennani grâce à son interprétation remarquable de Ya Bahi El Djamel, cet artiste n'a pas cessé d'épater les mélomanes par sa voix, forte et imposante et sa maîtrise de plusieurs instruments notamment le violon. Place à la variété Les soirées thématiques du 5e Festival culturel international «Eté en musique à Alger» se poursuivent. Par ailleurs, pour la soirée d'hier, le public était invité à assister à un concert de variétés algériennes avec Samir Toumi, Karim Boughazi, Kheiro, Nadia Baroud et Lyes Ksentini. A noter par ailleurs que les soirées musicales n'auront lieu que durant les week-ends, jeudi et vendredi du mois d'août à partir de 20h et ce, jusqu'au 28 de ce mois au niveau des espaces de Riadh El Feth à Alger.