La tension est devenue insoutenable ces derniers jours au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar et l'on redoute des dérapages si le problème que pose le renouvellement des instances syndicales d'ArcelorMittal n'est pas résolu. Hier matin, aux environs de 11h, des heurts suivis de coups et blessures, heureusement sans gravité, ont eu lieu entre les travailleurs devant les locaux momentanément scellés du comité de participation du complexe sidérurgique. La rixe a opposé un groupe de quatre ouvriers qui tentaient de casser les scellés apposés, signale-t-on, par les quelque 5200 travailleurs opposés à Menadi et aux membres du CP accusés de dilapidation à leur profit du fonds social. Les fauteurs de troubles voulaient récupérer des demandes de prêts sociaux qui s'y trouvaient pour expliquer leur tentative d'intrusion. «Il s'en est fallu de peu pour que la bagarre dégénère en bataille rangée et deux d'entre les quatre travailleurs s'en sont tirés avec des blessures légères aux membres supérieurs qui ont d'ailleurs été soignées au niveau de l'infirmerie de l'usine», rassure Smaïn Kouadria qui déplore le fait que «le clan Menadi» en soit arrivé à cela pour maintenir coûte que coûte celui-ci en poste au sein du syndicat, alors qu'il est député et qu'il garde son fauteuil de président de l'association sportive USMAn. En plus des tentatives incessantes de déstabilisation auxquelles se livrent depuis un mois maintenant les sympathisants de Menadi, l'ex-SG du syndicat d'entreprise ArcelorMittal, à l'encontre de Kouadria, le prétendant à cette même fonction, on assiste aujourd'hui à une forme de désobéissance civile venue de l'extérieur celle-ci. Des banderoles accrochées au mur des cités populaires de la périphérie de Annaba ainsi que des tracts signés par un pseudo comité de supporters de l'USMAn menacent de manifestation de colère dans la rue si la direction du complexe d'El Hadjar ne revient pas sur sa décision de blocage du sponsoring accordé depuis trois ans maintenant. Des menaces qui n'ont pas été prises à la légère par les autorités locales, à commencer par le wali, puisqu'après avoir demandé une enquête sur l'origine des banderoles et sur les commanditaires de ce mouvement, le chef de l'exécutif de la wilaya a rencontré, hier en début de matinée, le DG du complexe, Vincent Legouic. Selon des sources fiables, le responsable français d'ArcelorMittal aurait affirmé au wali que le club annabi a bénéficié, en moins de trois ans, d'une subvention de près de 53 milliards de centimes, dont 9 milliards depuis janvier. M. Legouic, qui s'est déclaré prêt à accorder davantage d'assistance financière au club annabi, a exigé en contrepartie que les bilans moral et financier de l'équipe au titre des trois dernières années lui soient présentés auparavant.