Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a choisi de réunir les élus du parti, le jour de l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Objectif, les instruire de s'impliquer davantage dans le travail législatif et soutenir l'action du gouvernement, au moment où certains cadres du parti sortent un peu des rangs. Selon le communiqué du RND rendu public hier, «la rencontre a enregistré un riche débat et a permis à la direction du parti de donner des orientations aux députés et sénateurs». L'on ne sait toutefois rien du débat évoqué, le communiqué ne précisant que «les orientations du secrétariat national aux parlementaires du parti appelés à participer activement aux travaux législatifs et aux débats dans chacune des deux Chambres du Parlement, en veillant à y faire entendre les préoccupations des citoyens». Le secrétariat national du RND «exige» également des parlementaires du parti de ne pas se laisser faire face à une opposition accusée de faire dans la surenchère, leur conseillant de ne pas «se laisser entraîner dans les surenchères des élus de l'opposition». Dans le volet soutien de l'action du gouvernement qui applique le programme du Président, la direction du RND enjoint à ses députés et sénateurs de soutenir «lors des votes, les textes présentés par le gouvernement au sein duquel le Rassemblement est représenté, et qui met en œuvre le programme de Son Excellence Monsieur le Président de la République, que le RND soutient». La même instance leur ordonne également, selon le communiqué, «une mobilisation sur le terrain, pour participer à la sensibilisation de la population sur les enjeux d'une crise financière réelle à laquelle le gouvernement fait face, dans l'attachement à la justice sociale et à la solidarité nationale». Si dans le communiqué ne transparaît aucun doute sur le soutien du RND au gouvernement dont certains de ses membres font partie, les sorties «anti-gouvernement» de quelques-uns de ses cadres laissent toutefois perplexes. En accusant de «légèreté» la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, sur la question de l'enseignement des langues maternelles au primaire, le porte-parole du RND, Seddik Chihab, qui considère le sujet «sensible», n'a-t-il pas «transgressé» cette solidarité «sans faille» au gouvernement dont son parti se targue ? «La ministre n'a pas pris le soin de soumettre un dossier consistant au gouvernement pour l'examiner», accusait-il, affirmant qu'elle a pris la question «à la légère». «On a l'impression qu'une force occulte s'amuse depuis quelque temps à jeter de l'huile sur le feu», avait encore accusé Chihab.