Les députés du Rassemblement national démocratique (RND) se sont distingués, hier, au second jour des débats, en soutenant bec et ongles le projet de loi portant sur l'élargissement de la représentation des femmes dans les assemblées élues (APN, APC et APW). Intervenant en premier lieu, le député RND, Chihab Seddik, a, dès l'entame de son intervention, donné le ton : “Le RND votera le projet proposé par le gouvernement, à défaut de pouvoir l'améliorer. Notre position est indiscutable. Le moins qu'on puisse faire pour ce projet est de l'adopter tel que proposé par le gouvernement, c'est-à-dire que 33% des sièges doivent être attribués aux femmes.” Haussant le ton, le député RND, qui ne lisait pas son intervention, a indiqué que “nous ne pouvons pas tergiverser sur des propositions qui font évoluer la société pour plus de démocratie, de stabilité et de développement”. Interrogé au sortir de l'hémicycle, le député d'Alger n'a pas manqué de réagir à l'hystérie qui s'est emparée de l'APN à l'occasion du débat autour du quota des femmes : “Nous sommes outrés d'entendre certains collègues évoquer les pesanteurs traditionnelles qui empêchent l'évolution de la femme. Au RND, nous avons fait une lecture précise de l'évolution de la société algérienne aujourd'hui.” À ce sujet, il expliquera : “Nous constatons que le taux de scolarité des filles est nettement supérieur aux garçons, le taux de réussite des filles au bac est également supérieur à celui des garçons. Aussi dans certains secteurs d'activité, les femmes ont pris une longueur d'avance sur beaucoup de pays développés, à l'image des secteurs de la justice, de l'éducation et de la médecine. 64% des diplômés de l'université sont des femmes (…).” “C'est dire le désir des femmes de participer activement aux transformations qui se font chez nous”, estime-t-il. Il indiquera qu'au RND, “nous considérons que la loi intégrant les femmes en politique est importante dans la mesure où elle constitue la pierre angulaire des réformes. Nous sommes attendus par les citoyens, par l'opposition ainsi que par les parrains des promoteurs du soi-disant Printemps arabe”. Interrogé sur la position du groupe parlementaire du parti au cas où les députés des autres partis de l'Alliance (FLN et MSP) s'allieraient à la position de la commission juridique demandant la réduction du quota des femmes de 30% à 20%, Chihab répondra en assurant que son parti “marquera sa différence en adoptant les 30%”. Il faut rappeler que l'APN a vécu un débat passionné lors de l'examen du texte de loi proposant un quota aux femmes. Si les députés femmes FLN et le groupe parlementaire du RND ont soutenu le quota de 30%, les députés du Parti des travailleurs (PT), les islamistes du MSP, d'Ennahda et certains députés FLN ont dénigré, vilipendé et rejeté le quota des femmes. NADIA M. Exilé 17-10-2011 14:49