Alors que Poutine mène des frappes aériennes en Syrie depuis mercredi, Al Assad appelle les Occidentaux à rejoindre cette coalition pour sauver toute la région du Moyen-Orient de la destruction. En effet, au moment où l'aviation russe déclarait avoir détruit les dépôts de munitions de Daech dans la zone d'Idlib, le président syrien Bachar Al Assad a alerté hier l'opinion internationale sur le risque de destruction de la région du Moyen-Orient en cas d'échec de la coalition de la Russie et de ses alliés contre les groupes terroristes dans son pays. Al Assad a affirmé que la coalition entre l'armée syrienne, la Russie, l'Irak et l'Iran doit impérativement réussir à détruire Daech, auquel cas tous les pays de la région moyen-orientale seront détruits. «Les chances de succès de cette coalition sont grandes et non minimes», a-t-il ajouté lors d'un entretien à la télévision iranienne Khabar, précisant que «le prix à payer sera certainement élevé». Dans ce sens, le président syrien a appelé les pays occidentaux à se joindre à cette coalition, à condition que «ces Etats rejoignent de manière sérieuse et sincère la lutte contre les terroristes, du moins en cessant de les soutenir, nous obtiendrons des résultats beaucoup plus rapidement», a-t-il soutenu. De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré, lors d'un entretien à la radio Deutschlandfunk, rapporté par Reuters, que «pour parvenir à une solution politique, nous avons besoin à la fois des représentants de l'opposition syrienne ainsi que de ceux qui sont actuellement au pouvoir à Damas et d'autres pour parvenir à de véritables succès». Angela Merkel a également souligné que la Russie, les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et l'Iran pouvaient jouer un rôle important avec l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. La Tunisie, de son côté, a confirmé son adhésion à la coalition internationale contre Daech, précisant que son adhésion «sera fondée principalement sur l'échange de renseignements sur cet ennemi mondial», et se limitera «aux aspects politique et stratégique», selon le chef du gouvernement tunisien Habib Essid, cité par l'agence Xinhua. Sur le terrain, les avions russes sont parvenus à détruire les dépôts de munitions de Daech dans la zone d'Idlib. Le ministère russe de la Défense a annoncé hier que des bombardiers russes Su-24M et Su-34 ont frappé dix cibles de Daech dans la province syrienne d'Idlib, selon les médias russes. «Les frappes réalisées dans la région ont permis de détruire trois dépôts de munitions des groupes armés (de Daech, ndlr)», note le communiqué ministériel, qui précise que ces attaques ont été menées à l'aide de bombes aériennes KAB-500. L'Organisation syrienne des droits de l'homme (OSDH) a déclaré hier à l'agence suisse ATS que de nouvelles frappes aériennes ont ciblé Homs et Hama, soulignant que les frappes ont ciblé les éléments de Daech dans la partie orientale de la province de Hama. De son côté, la chaîne panarabe Al Mayadeene a rapporté hier que les raids aériens russes ont obligé les éléments de Daech à transférer leurs positions, se rapprochant plus de la Turquie. La correspondante d'Al Mayadeene a assuré que des centaines de camions ont été vus se diriger vers la frontière turque, rejoignant les informations données par le site Al Manar, qui a relevé que les frappes russes ont semé la panique chez Daech, obligeant 600 «djihadistes» à changer leurs positions. «Nous avons réussi à réduire significativement le potentiel militaire des terroristes (...) La panique et la désertion ont commencé dans leurs rangs (de Daech, ndlr) (…) Environ 600 «militants de l'EI» ont abandonné leurs positions et tentent de s'enfuir vers l'Europe», a affirmé un haut responsable de l'état-major russe, le général Andreï Kartapolov. Pour rappel, les forces aériennes russes ont effectué depuis mercredi plus de 60 frappes en Syrie visant plus de 50 sites d'infrastructure de l'organisation terroriste Daech.