Attendu pour s'exprimer sur les questions politiques d'actualité nationale, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, après près de quatre mois d'absence, s'est distingué par des prises de position évasives. Premier homme du cercle présidentiel à s'attaquer à l'ancien chef du DRS, le général Toufik, le patron du parti majoritaire n'a pas voulu commenter le départ de ce dernier, suite à la décision du président Bouteflika de mettre fin à ses fonctions. Lors de sa conférence de presse tenue hier à l'hôtel El Aurassi au terme de la réunion du comité central, Amar Saâdani, qui était pourtant «bombardé» par des questions des journalistes, s'est montré évasif. La même attitude a été observée lorsqu'il a été interrogé sur l'arrestation du général à la retraite Hocine Benhadid. «Tous les pays fonctionnent sur la base de leur Constitution et de la volonté populaire. Toutes les décisions prises par le président de la République sont conformes à la Constitution», a-t-il répondu, ajoutant que l'Algérie est en voie de mettre en place un «Etat civil» où la Constitution est respectée et où tous les citoyens sont égaux devant la loi. Le conférencier a expliqué que, depuis son arrivée à la tête du pays, le chef de l'Etat a pris des décisions en fonction des priorités qui étaient d'abord de rétablir la sécurité et la paix avant d'aboutir à la construction des institutions. Pour l'arrestation du général à la retraite Benhadid, Amar Saâdani a déclaré ne pas commenter les décisions de la justice. Le secrétaire général du parti majoritaire a souligné que la prochaine Constitution permettra l'institution d'un Etat civil qui respectera les droits de tout un chacun. «L'Etat civil sera inévitablement mis en place dans l'intérêt du peuple», a-t-il dit. Il estime que celui qui s'oppose à ce projet «est un partisan de l'anarchie, des interférences des prérogatives, de la non-application de la loi et du favoritisme (...) Je crois que la nouvelle Constitution contiendra des dispositions en faveur de l'opposition, du Parlement, du gouvernement et de la société civile», a-t-il déclaré, précisant que c'est au président Bouteflika de décider de la voie d'adoption du texte fondamental (référendum ou Parlement). L'Alliance présidentielle lancée La réunion du comité central d'hier a été l'occasion pour le patron de l'ex-parti unique de lancer de manière officielle son initiative de constitution d'un front national de soutien au programme du président Bouteflika. Cette nouvelle alliance présidentielle intitulée «Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité» est destinée à toute la classe politique, y compris les partis de l'opposition. Mais au cours de la conférence de presse, Amar Saâdani n'a pas été tendre avec cette opposition, notamment ceux qui contestent la légitimité du chef de l'Etat. «Bouteflika est le président de la République jusqu'à 2019», a-t-il affirmé à l'adresse de l'opposition, mais aussi en réponse à une question relative à l'intention prêtée à Saïd Bouteflika de vouloir succéder à son frère. M. Saâdani a appelé, dans ce contexte, les partis de l'opposition à proposer des alternatives au lieu de se contenter de déclarations et dénonciations ainsi que du rejet de toutes les décisions officielles. «Ce n'est pas avec des déclarations faites dans la capitale qu'on peut renverser le régime», a-t-il soutenu, en interpellant l'opposition sur les dangers qui guettent le pays. «Le pays est menacé», a-t-il assuré pour appuyer son projet de construction d'un front national. «Les gens planifient pour nous détruire, et nous, nous complotons les uns contre les autres», a-t-il encore argué. Selon le patron du FLN, l'initiative de son parti est destinée aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux syndicats et aux personnalités nationales. «L'initiative est ouverte et sans limites», a-t-il affirmé. A souligner enfin que le FLN s'est doté hier de sa nouvelle direction politique avec la désignation des membres du bureau politique.