Selon l'avocat, l'engagement du Président d'instituer un mécanisme indépendant de surveillance des élections répond à une revendication essentielle de l'opposition. L'engagement du président de la République d'instituer un mécanisme indépendant de surveillance des élections «répond à une demande essentielle de l'opposition», a affirmé Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH). Invité de la radio nationale, Ksentini a précisé, hier matin, que cela répond également à une nécessité absolue de consolider et de renforcer la démocratie dans notre pays. Sur un ton de satisfaction, l'avocat a qualifié cet engagement de «progrès substantiel». Et d'ajouter : «La démocratie, dans notre pays, a besoin d'être renforcée non seulement dans les textes mais également dans la pratique. Il estime, en revanche, que «les textes par eux-mêmes sont nécessaires mais insuffisants. Il faut que la pratique démocratique sur le terrain se solidifie et s'exécute de la manière attendue. Et c'est dans cette direction que va le discours du Président», a analysé Me Ksentini. L'opposition ne l'entend pas de cette oreille Si les engagements du président de la République semblent parfaitement satisfaire Me Ksentini et les formations politiques acquises à Abdelaziz Bouteflika, le RND et le FLN notamment, la tonalité du discours présidentiel est perçue en revanche de manière tout à fait différente dans les rangs de l'opposition. Au moment où la formation du FFS doute fortement de la disposition du pouvoir à aller vers un dialogue national, Ali Benflis, lui, voit dans les engagements du Président une énième forme de diversion. Le mouvement El Islah de son côté parle de fuite en avant tandis que Mokri, le président du MSP, affirme que le Président ne donne aucune satisfaction à la demande formulée par l'opposition. Farouk Ksentini, en tout cas, semble enregistrer, de son côté, un autre acquis pour la démocratie en Algérie. Ce dernier qui, rappelle-t-on, a pris part aux dernières consultations engagées par Ouyahia afin de réécrire la Loi fondamentale, voit dans le dernier discours du Président une réelle volonté de renforcer la pratique démocratique dans notre pays. «C'est une avancée considérable», a-t-il, à ce titre, martelé avant d'estimer que «même si les partis de l'opposition ont boycotté les consultations portant sur la révision constitutionnelle, il n'empêche que ses idées et ses revendications ont été prises en compte par le président Abdelaziz Bouteflika». Le magistrat devant ses responsabilités Dans son intervention, le président de la CNCPPDH a abordé également la question de l'indépendance de la justice. «Lorsque la justice est instrumentalisée, les choses sont nécessairement faussées et de manière irréversible. Il faut que le pouvoir judiciaire soit indépendant, totalement indépendant», a-t-il affirmé. Tout en reconnaissant que le système judiciaire «n'est pas du tout performant», Me Ksentini prévient contre les dangers de l'instrumentalisation de la justice et a rappelé par là même que «le magistrat ne doit obéir qu'à deux choses : à la loi et à sa conscience. Ce principe est proclamé notamment par la Constitution. Il faut donc absolument s'y tenir», a-t-il dit.