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Les petits bonheurs du jeudi
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 11 - 2015

A l'âge d'entrer à l'école, il avait déjà une réputation établie. Le petit Salah fait partie de ces enfants qui se font remarquer très vite. Oui, au village, tout le monde avait rapidement remarqué qu'il était différent. Comme tous les enfants qui ne ressemblent pas aux autres, il aurait volontiers renoncé à ces regards qui, pourtant, sont parfois pleins de bienveillance.
Mais aucun enfant n'aime vraiment qu'on lui fasse sentir qu'il est singulier. A cet âge-là, il y a bien sûr des choses qu'on ne comprend pas, mais il y a surtout des choses qu'on ne peut pas ne pas comprendre. Ou sentir, parce que longtemps après, on se souvient encore du regard. A six ans, Salah écumait les champs quand les bambins de son âge ou même ceux qui sont plus âgés que lui étaient en quête permanente et avides de jeu. Oui, les enfants qui ne jouent pas, ça existe, et Salah en était l'incarnation à portée de main. Pas un pan de terre, pas un recoin de clairière, pas un point d'eau ne lui étaient inconnus dans la localité. Il connaissait les arbres un par un, reconnaissait chaque oiseau à son chant et devinait le passage d'un chacal ou d'un lièvre à ses traces laissées sur la boue, l'herbe ou la neige. Il avait une maîtrise rare dans la pose des pièges et collets, arrivait toujours le premier avec les fruits les plus précoces et se révélait d'une salutaire efficacité pour retrouver les bêtes perdues dans la forêt qui prolonge les champs. Mais Salah ne faisait pas que des choses qui lui attirent sympathie et condescendance. Il a eu à son actif de menus larcins et quelques tours diaboliques qui ont provoqué le courroux des villageois. Aux yeux de certains, ça avait souvent fait de lui le coupable idéal dans beaucoup de vols et autres malveillances. Il en a parfois souffert, mais il savait qu'il avait prêté le flanc. Parvenu à l'âge d'aller à l'école, il avait tout de suite été clair : il n'en est pas question. L'autorité de sa grand-mère était déjà largement entamée. Quant à lui, nul besoin de dire que ses centres d'intérêt étaient ailleurs. Sa grand-mère l'avait élevé après la disparition toujours inexpliquée de son père et le remariage de sa mère. En dépit de l'affection sans borne qu'il lui vouait, il n'avait pas renoncé à sa liberté. De sa génération, certains ont fait de brillantes études, d'autres un peu moins. Seul Salah n'a pas franchi la porte de l'école avant d'y avoir été pour… inscrire son premier enfant. Salah vit aujourd'hui de ce qu'il a toujours rêvé de faire. Il élève des vaches à lait et des poules pondeuses. Il gagne très bien sa vie, même s'il porte encore son illettrisme comme une déchirure intérieure. Mais au village, quand il en vient à ruminer sa douleur, il y a toujours le vieux Achour pour lui rappeler qu'il y a une vie sans études et qu'il en est l'exemple caractéristique. «Mais ne néglige surtout pas les études de tes enfants». Salah n'avait pas besoin de la précision mais il respectait trop le vieux Achour pour le lui dire.
Slimane Laouari
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