Le manque de transport médicalisé pose un sérieux problème aux médecins et spécialistes des urgences du CHU Dr-Hassani du chef-lieu de wilaya qui reçoit quotidiennement un grand nombre de malades évacués soit de la wilaya soit des villes limitrophes. C'est la préoccupation première, depuis des années, de l'équipe médicale qui assure les urgences médicales. Selon le professeur Maghraoui, premier responsable de ce service, «beaucoup de malades arrivent à notre niveau par des moyens autres que ce qui doit l'être, à savoir dans une ambulance médicalisée, sans diagnostic ni dossier médical. Pire, ils sont évacués dans des ambulances qui n'ont d'ambulance que le nom. Ce n'est rien d'autre qu'un moyen de transport pour arriver aux urgences. Or, une ambulance médicalisée est dotée d'abord d'un matériel médical de pointe et d'une équipe spécialisée composée d'un médecin ayant des compétences en anesthésie et réanimation, accompagné d'un infirmier pour assurer l'assistance médicale du patient. Dans bien des situations, les cas sont vraiment urgents, comme les accidentés de la circulation. Dans ce cas, le manque des premiers soins avant leur admission aux UMC peut être fatal», ajoutant que le facteur qui favorise la croissance du taux de mortalité est l'absence de transport médicalisé. D'après le Pr Maghaoui, 781 évacuations ont été enregistrées, dont certains cas sont admis des wilayas de Nâama, El Bayadh, Mechria et Saïda, souvent dans un état grave, sans aucun diagnostic, et que l'équipe médicale doit prendre en charge. Dans ce service, le staff médical est composé de 6 médecins réanimateurs, 8 chirurgiens, 18 médecins généralistes. Entre 4 à 6 chirurgiens sont présents quotidiennement. Les accidentés de la circulation sont les premiers cas recensés aux urgences médicales, dont beaucoup sont des enfants. Pendant l'évacuation sans les premiers soins, les cas peuvent s'aggraver en route, comme c'est le cas aussi pour les cardiaques, les hypertendus, les traumatismes crâniens et autres. «Une wilaya qui dispose de deux hôpitaux et deux services d'urgence, à l'EPH et au CHU, doit impérativement disposer d'un transport médicalisé», dira notre interlocuteur, qui démontre l'importance de la position géographique qu'occupe la wilaya par rapport aux autres villes qui l'entourent et situées moyennement à 80 km, ce qui fait d'elle une wilaya carrefour et la plus accessible notamment par l'autoroute Est-Ouest». D'après les statistiques, de janvier à d'octobre dernier, il a été enregistré 275 décès aux urgences pour différents motifs, dont les accidents de la circulation qui font le plus de victimes. Le thème a été d'ailleurs au centre des débats du Congrès national de chirurgie tenu les 7 et 8, pour sortir avec des recommandations strictes. Car pour le professeur Maghraoui, l'ambulance médicalisée est un élément fondamental pour le secteur de la santé qui a certes évolué ces dernières années en matière d'infrastructures et de matériel, mais il est indispensable de le doter d'ambulances médicalisées pour pouvoir sauver plus de vies à l'avenir. Pour rappel, le service des urgences du CHU de la wilaya a enregistré depuis le début de l'année 778 interventions chirurgicales, 473 interventions effectuées au service de chirurgie infantile, et 83 opérations enregistrées au service de neurochirurgie.