Dans la soirée de jeudi, Fethi Tabet, accompagné de sa troupe internationale, a animé un spectacle pour les jeunes, organisé par L'Institut français d'Oran. La grande salle de l'hôtel Le Méridien qui peut recevoir jusqu'à trois mille personnes était à moitié pleine. Précisons que l'entrée était sur invitation, donc non payante et réservée aux personnes qui fréquentent cet institut qui, il faut le reconnaître, assure une partie de l'animation culturelle et artistique de la ville d'Oran. Les seniors qui se sont hasardés pour aller voir Fethi Tabet, un Oranais vivant en France depuis des lustres, ont été probablement étonnés par la jeunesse du public, souvent à peine sorti de l'adolescence. Dès son apparition sur scène, Fethi a donné la nette impression qu'il était à l'aise. Habillé simplement, arborant un instrument peu habituel (âoud électrique), s'adressant au public dans un langage simple fait de mélange d'arabe et de français. La soirée a commencé par un morceau musical où tous les genres musicaux se mêlent. «La fusion» est un terme qui a été répété plus d'une fois par Fethi qui a signalé ouvertement que «la musique est un langage universel qui ne reconnaît pas les appartenances». D'ailleurs, sa troupe de six musiciens est cosmopolite : un Camerounais, un Sénégalais, un Anglais, un Brésilien et deux Espagnols. Lors de cette soirée musicale, Fethi a permis à plusieurs artistes oranais de se produire. Mais auparavant, il a ouvert la voie à deux membres du mythique groupe Les Gypsy King's de l'accompagner tout au long du spectacle, ce qui a permis de l'enrichir d'une sonorité très flamenco. Métissage de musiques Revendiquant l'appartenance à l'héritage musical méditerranéen, Fethi a invité une partie de l'association Ennahda qui chantait et enseignait le genre andalou à se reproduire. Il a aussi permis à un chanteur oranais de gnawi de chanter avec une sorte de théâtralité, puisque ce dernier a surgi du milieu du public avant de rejoindre la scène. Il a permis aux deux Africains de sa troupe d'étaler leur savoir en matière de chant en plus de leur apport musical. En somme, Fethi a proposé à un public hétéroclite une sorte d'open scène. Généreux, peu regardant sur le formalisme du spectacle, Fethi a permis à tous ceux qui voulaient accéder à la scène d'y parvenir. Mais cette largesse n'a pas été au détriment de la rigueur musicale. L'homme maîtrise parfaitement son sujet et dirige de main de maître sa troupe. C'est un choix délibéré de sa part. D'ailleurs, sa notoriété s'est établie sur ce créneau et ses productions passent par des réseaux se déployant parallèlement au monde du show business. Précisons que c'est grâce à Taoufik Chaouch, président de l'association Civ Œil, que Fethi et sa troupe se sont retrouvés hôtes de l'Institut français d'Oran.