Les attentats terroristes perpétrés dans la soirée de vendredi dans plusieurs endroits à Paris étaient tel un traumatisme qui a donné des sueurs froides. Mais la signature du crime par la tristement célèbre organisation terroriste Daech en a rajouté une couche… Effroyable ! Paris a vécu une nuit d'enfer en ce «vendredi 13» novembre 2015. Les responsables français, à leur tête le président François Hollande, donnaient l'impression qu'ils étaient pris de court. Pourtant, ce genre d'attentats étaient «largement prévisibles» dans un pays engagé dans toutes les guerres «imaginables» contre l'hydre terroriste tant en Afrique qu'au Moyen-Orient. Mieux encore, le «bain de sang» parisien de ce «vendredi maudit» qui a fait, selon les différents bilans établis, pas moins de 128 morts et 200 blessés, arrive à un moment où les services de sécurité étaient censés être en alerte maximum. D'abord, il y a les mesures de contrôle renforcées en vigueur depuis les malheureux événements de janvier, où la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo et un supermarché casher étaient pris pour cibles par des terroristes «islamistes», faisant 17 morts. En effet, depuis le début de l'année en cours, le plan Vigipirate est à son niveau maximum dans la région parisienne. «Des attentats prévisibles» La France vivait donc dans une sorte de «stress post-traumatique» lorsque surviennent ces derniers attentats, dont l'onde de choc a ébranlé les consciences au-delà des frontières françaises, atteignant l'ensemble de la communauté internationale qui a réagi avec vigueur face à ce «carnage». Preuve en est, une enquête de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l'INSEE a révélé, quelques heures seulement avant ces attentats, que les Français, interrogés sur les «problèmes les plus préoccupants dans la société», mettent, pour la première fois, le terrorisme (17,7%) en seconde position après le chômage (38,3%), alors que jusque-là la «crainte du terrorisme» n'a jamais dépassé 5%. Ces attentats étaient donc prévisibles ! C'est l'avis, entre autres, du professeur de l'Université de Sherbrooke et membre de l'Observatoire sur la radicalisation et l'extrémisme violent, David Morin, qui, dans une déclaration à Radio Canada, hier, estimait que «c'est une tragédie de plus, mais ce n'est pas vraiment une surprise». «Malgré le fait que les services de sécurité soient sur les dents depuis près d'une année, et qu'on sache que beaucoup de ressources ont été allouées, on voit finalement qu'on n'est jamais complètement protégé contre ce genre de situation», a-t-il fait remarquer. Pis encore, plus d'un parmi les observateurs pensent qu'il s'agit là davantage d'un «coup» médiatiquement «rentable pour les instigateurs de ces attentats». Ce qui d'autant plus ne laisse pas l'ombre d'un doute dans l'esprit du président français qui, quelques minutes après ces attentats meurtriers, qualifia cette barbarie d'«acte de guerre commis par une armée terroriste». Daech en quête de… déstabilisation Effectivement, et hormis le fait que l'on sache que Daech ait revendiqué hier ces attentats, avec en plus la menace de poursuivre cette «quête de déstabilisation» généralisée, il y a lieu de retenir le caractère «symbolique» de ces attaques qui surviennent à une semaine seulement du début de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP21), dans la capitale française où des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus. Certes, le gouvernement français ne compte pas abdiquer puisque le ministre français des AE, Laurent Fabius, a déclaré hier, depuis Vienne (Autriche) où se tient une réunion sur la Syrie, que «la COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées mais c'est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidemment elle se tiendra». Sauf que ce ne sera pas le cas pour d'autres événements prévus dont des manifestations sportives ou encore des meetings de partis politiques dans le sillage de la campagne pour les élections régionales, qui sont annulés. Ajouter à cela la mesure prise concernant le renforcement des mesures de sécurité et l'état d'urgence décrété sur tout le territoire du pays. Une preuve en plus qui fait de ces attentats un révélateur d'une situation des plus préoccupantes dans l'Hexagone.