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6e Festival international du cinéma d'Alger : Le capitaine Thomas Sankara ressuscité
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 12 - 2015

Après avoir été présenté dans plusieurs festivals internationaux, le documentaire Capitaine Thomas Sankara, premier long métrage du réalisateur et cinéaste suisse Christophe Cupelin a été projeté pour la première fois en Algérie dimanche après-midi à la salle El Mouggar dans le cadre du 6e festival international du cinéma d'Alger.
Ce documentaire de 90 minutes dresse le portrait de l'un des plus grands chefs politiques qu'a connus l'Afrique noire, le capitaine Thomas Sankara, président du Burkina faso de 1983 à 1987, année de son assassinat qui, malgré une réalité éloquente, reste non élucidé.
A travers un montage d'archives photos, sonores et vidéos, qu'avait en stock Christophe Cuplin depuis 25 ans, on découvre un jeune homme qui voulait devenir médecin, mais faute de moyens et de circonstances s'est dirigé vers l'armée. Par un coup d'Etat en 1983, Thomas Sankara se place à la présidence du conseil national révolutionnaire de la Haute Volta. Un pays qu'il va rebaptiser Burkina Faso (Terre des Hommes intègres). «A bas l'impérialisme ! A bas le néo-colonialisme !» C'est presque un jeune homme qui s'exprime à la tribune, dans les premières minutes du documentaire, une véritable locomotive dans la révolution burkinabé. Les yeux plus gros que le monde, Thomas Sankara veut changer les mentalités dans son pays, en Afrique et dans le monde.
Il met en place les institutions dans son pays, redresse l'économie nationale en refusant les aides internationales et en consommant local, construit des chemins de fer de plus de 100 kilomètres à mains nues, plante 10 000 arbres en seulement 15 mois pour lutter contre la déforestation, fait vacciner les enfants à tour de bras, instaure des tribunaux populaires pour les fonctionnaires corrompus et veut libérer la femme de la «domination féodale» de l'homme… Education, culture, Thomas Sankara ne laisse aucun secteur et n'hésite pas à mettre la main à la pâte pour motiver ses troupes. Véritable homme d'exception, Thomas Sankara n'hésite pas à dévoiler publiquement son salaire mensuel qui est de 130.736 francs CFA soit l'équivalent de 230 euros ainsi que ses 3 guitares qu'il considère comme une richesse. Il n'avait aucun mal à imposer la Renault 5 comme véhicule de fonction à ses ministres, ou à jouer au foot avec ses employés.
Par ailleurs, Thomas Sankara était un mélomane avéré même s'il avait fait fermer tous les nights clubs de la ville qu'il a remplacés par des bals populaires où tout le monde pouvait danser. Le documentaire ne manque pas de montrer les relations qu'entretenait Sankara avec l'ancien dirigent libyen Mouammar Khadafi. Quand ce dernier promettait à Sankara de l'aider et qu'il ne le faisait pas, Sankara se servait lui-même en volant des voitures, et même un Boeing. mais faute de pilote compétent et d'interdiction d'atterrissage dans tous les aéroports du monde,
Sankara s'est résigné à lui rendre. Le documentaire n'a pas manqué aussi de montrer les relations ambigües entre Sankara et l'ancien président français François Mitterrand. «Des bandits et des tueurs ont taché la France si belle et si propre de leurs pieds et de leurs mains couverts de sang». Sankara accuse la France d'avoir accueilli Pieter W. Botha, le numéro deux du régime de l'apartheid en Afrique du Sud, et Jonas Savimbi, le rebelle angolais, soutien du régime ségrégationniste. «C'est un homme un peu dérangeant, le président Sankara.
Avec lui, il n'est pas facile de dormir en paix», reconnaît peu après le président socialiste Mitterrand qui eût du mal à cacher son agacement. En effet, Sankara voulait modifier les relations entre son pays et la France.
Le révolutionnaire qui dérange
Sankara dérangait, et pas seulement en Afrique. En effet, ce militaire avait trop d'ambition. Le documentaire ne fait pas l'impasse sur le plus célèbre discours du dirigeant burkinabè. Christophe Cupelin le montre à la tribune de l'OUA, l'Organisation de l'unité africaine, en juillet 1987, où il appelait les autres Etats du continent à ne pas payer la dette extérieure.
Peu de temps après, Sankara est assassiné le 15 octobre de la même année lors d'un coup d'Etat qui propulse au pouvoir son frère d'armes Blaise Compaoré. Dans une interview sonore que Christophe Cupelin montre à la fin du documentaire, Sankara dit à la journaliste : «Le jour où vous entendrez que Blaise prépare un coup d'Etat contre moi, ça voudra dire que ce sera trop tard et que ce sera imparable.
Il connaît tellement de choses sur moi… Personne ne peut me protéger contre lui.» L'homme meurt, mais sa légende, l'icône de tout un pays qu'il a constitué restera à jamais gravée dans le cœur des africains. «Je ne voulais pas que la mémoire de Thomas Sankara soit enterrée ou transformée, Sankara appartient à tout le monde et je tenais absolument à faire ce documentaire sur lui malgré le peu d'archives que j'avais et qui se réduisaient à 8 heures. Il y a eu le refus de la famille de Sankara qui n'a pas voulu s'associer à moi dans un projet de film sur Sankara. Je voulais faire une fiction sur lui mais cela demande beaucoup d'argent et de contribution et je ne suis pas un cinéaste très connu dans mon pays», dira le réalisateur C. Cupelin lors du débat qui a suivi la projection.
Rappelons que le FICA se poursuit jusqu'au 12 de ce mois à la salle El Mouggar et à la Cinémathèque d'Alger.


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