L'Algérie sera dotée d'ici 2010 d'abattoirs modernes qui répondront aux normes élémentaires d'hygiène et de processus d'abattage. En parallèle, tous les autres abattoirs, particulièrement dans l'Algérois, seront fermés d'ici là. Face à l'archaïsme de ces structures, équipées d'un matériel des plus obsolètes et fonctionnant dans de mauvaises conditions de transport, de stockage, de conditionnement et dans un respect «aléatoire» des normes d'hygiène en matière d'abattage des animaux, il s'est avéré plus que nécessaire de doter la capitale d'abattoirs modernes et sécurisés, qui permettront de mettre un frein aux différents manquements constatés et aux nombreux cas d'intoxications et autres empoisonnements causés par des viandes impropres à la consommation. De même, ces abattoirs modernes permettront de «traiter» un nombre de bêtes plus important en un temps plus réduit. Ces infrastructures, qui se situeront à Baba Ali, rivaliseront, en termes de matériels et d'installations, avec les grands centres d'abattage occidentaux, affirme-t-on du côté de la Direction du commerce d'Alger. De même, cette mise à niveau permettra une éventuelle exportation de viandes algériennes, chose impensable dans l'état des choses actuel. Un autre des avantages invoqués est le respect du rite du sacrifice, duquel dépend le caractère «halal» de la viande : «Avec les abattoirs qui fonctionnent actuellement, la plupart des opérations d'abattage ne sont pas totalement halal», avance M. Lamari, premier responsable de la Direction du commerce de la wilaya d'Alger. Ainsi, et toujours de l'aveu du directeur, «les établissements occidentaux sont, comparativement aux nôtres, plus à même de produire une véritable viande halal. Par exemple, sous d'autres cieux, un bœuf en passe d'être abattu est introduit dans un tunnel, immobilisé, et en quelques secondes, sa gorge est tranchée. Alors qu'ici, les abatteurs doivent l'attacher tout en l'empêchant de se débattre, puis il est surélevé sur un treuil, et au bout de plusieurs minutes, il est égorgé. Mais il est impossible de garantir qu'il ait effectivement été maintenu en direction de la qibla», explique M. Lamari.