Le port d'Alger connaîtra peut-être aujourd'hui des perturbations en raison de la journée de protestation prévue par le collectif des pilotes maritimes. Ces derniers en charge des manœuves au sein des ports veulent pour la majorité d'entre eux aller à cette journée de protestation. D'autres voix tentent de calmer les esprits et souhaitent que leurs revendications aboutissent sans confrontation et sans causer des pertes de plusieurs millions de dollars à l'entreprise algérienne et par conséquent au simple consommateur. Le tribunal Abane Ramdane n'a pu statuer et s'est déclaré incompétent pour juger cette affaire dans laquelle les pilotes ont été poursuivis en justice pour tentative d'organisation de grève illégale. Les concernés devront se rendre demain au tribunal pour retirer l'extrait du jugement. Rien n'est encore décidé, les pilotes discuteront ce matin entre eux pour décider si oui ou non ils observeront cette journée de débrayage. Les négociations n'ayant pas abouti avec le DG de l'Epal, les pilotes ont mis en avant la menace d'un débrayage pour aujourd'hui et intensifier leur protestation jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Le conseil national du syndicat du port d'Alger est pour sa part contre la programmation de cette journée de grève. Zergane Kamel, SG de ce conseil, estime que la représentation syndicale a été complètement ignorée alors qu'elle aurait dû être consultée avant que ne soient entreprises des démarches dans ce sens. Selon M. Zergane, la section n'a eu vent de cette protestation qu'après avoir reçu une note l'annonçant, déposée au niveau de leur siège, par un représentant des pilotes maritimes : «La démarche n'a pas été faite dans les règles. Si on nous avait associés, nous aurions inscrit ce problème à l'ordre du jour, nous aurions informé les autres ports pour se concerter sur ce problème et décider des actions à mener. A la limite, si la section avait refusé de prendre en charge leurs revendications, une démarche personnelle de la part des pilotes aurait été justifiée.» Le SG tient à affirmer que tout en respectant l'échelle des valeurs et les revendications de cette corporation très importante dans la chaîne des métiers du port, il n'en demeure pas moins en ce qui le concerne que «ce syndicat représente plus de 3000 travailleurs du port d'Alger et par conséquent il n'a pas le droit de se battre pour un seul métier (les pilotes) alors que le corps des inscrits maritimes est lui aussi concerné par ces mêmes revendications». Les inscrits maritimes englobent les métiers des officiers du port, les pilotes, les patrons des remorques et les marins.