Les yeux des Syriens étaient braqués sur New York où se déroulait une importante réunion sur la Syrie. Après quatre ans et demi de conflit qui a fait 250 000 morts et des millions de réfugiés, un cessez-le-feu est enfin devenu possible grâce aux efforts de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu et à des négociations de paix dès début janvier. Le Conseil de sécurité s'est dit «extrêmement préoccupé par les souffrances que continue d'endurer le peuple syrien, la situation humanitaire terrible qui continue de se détériorer, la poursuite d'un conflit qui demeure caractérisé par une violence brutale, les conséquences néfastes du terrorisme et l'idéologie extrémiste violente qui le nourrit, l'effet déstabilisateur que la crise exerce sur la région et au-delà, y compris l'augmentation du nombre de terroristes que les combats attirent en Syrie, les dégâts matériels que subit le pays et la montée du sectarisme». L'option militaire choisie par nombre de pays qui soutiennent l'«opposition modérée» a montré ses limites. Le Conseil estime que «le seul moyen de régler durablement la crise syrienne est un processus politique ouvert conduit par les Syriens, répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien et mené dans la perspective de l'application intégrale des dispositions du communiqué de Genève du 30 juin 2012, approuvé dans la résolution 2118 (2013)». La résolution prévoit notamment «la mise en place d'une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs exécutifs, formée sur la base du consentement mutuel et dans des conditions propres à assurer la continuité des institutions de l'Etat». Le cessez-le-feu, l'une des plus importantes décisions de cette résolution prendra effet «aussitôt que les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition auront pris les premières mesures sur la voie d'une transition politique sous les auspices de l'ONU».La résolution précise que le cessez-le-feu ne concernera pas les raids aériens contre l'organisation terroriste Daech, et ne bénéficiera pas à «Djabhat El Nosra», branche d'Al Qaïda en Syrie. Elections dans 18 mois Le Conseil prie le secrétaire général de l'ONU et son émissaire pour la Syrie, Staffan de Mistura, «de réunir les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition pour qu'ils engagent d'urgence des négociations officielles sur un processus de transition politique, en visant le début du mois de janvier 2016 pour le début des pourparlers». Le Conseil soutient un processus qui met en place «dans les six mois, une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire», les modalités d'une nouvelle Constitution et «la tenue, dans les 18 mois, d'élections libres et régulières», selon Le Nouvel Observateur. Tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora, pourraient participer à ces élections. La communauté internationale tente de surmonter ses différends pour arriver à une solution au conflit en Syrie. C'est ainsi que la résolution du Conseil de sécurité n'exige pas le départ immédiat du président syrien Bachar Al Assad, exigence chère à nombre de pays, tandis que nombre d'autres pays ont refusé de décider à la place du peuple syrien, expliquant que «c'est au peuple syrien seul de décider du sort de son président». Le désaccord concernant le listage des organisations terroristes posait problème. Le Conseil se félicite de l'action de la Jordanie pour «définir une position commune au sein du Groupe international de soutien à la Syrie au sujet des personnes et des groupes susceptibles d'être qualifiés de terroristes». Les différends entre certains pays concernant la Syrie sont mis de côté, accordant la priorité au cessez-le-feu et au dialogue dans ce pays.