L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a appelé mardi les grandes puissances à tirer profit de l'élan insufflé par les pourparlers et à mettre en place un processus politique capable de sortir le pays de la guerre. L'élan à Vienne ne doit pas être manqué, a déclaré M. de Mistura à la sortie d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, avant une rencontre internationale samedi dans la capitale autrichienne qui doit tracer les contours d'une transition politique en Syrie, ravagée par quatre ans et demi de guerre. Une vingtaine de pays doivent se retrouver à Vienne pour tenter d'élaborer un plan de paix pour la Syrie, y compris un cessez-le-feu entre le régime de Bachar al-Assad et certains opposants. Ces rencontres doivent donner des objectifs réalisables au peuple syrien. L'un d'entre eux devrait être est la diminution de la violence, a affirmé l'émissaire de l'ONU. La prochaine réunion de Vienne sur la Syrie doit définir la liste des groupes terroristes, avait indiqué lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, soutien du régime syrien. Trois groupes de travail vont commencer à discuter mercredi pour lister les différends en ce qui concerne les mouvances qualifiées de terroristes et la crise humanitaire générée par le conflit, qui a fait plus de 250 000 morts. La Russie et l'Iran, qui soutiennent Assad, ne sont pas d'accord avec les Etats-Unis et leurs alliés européens et arabes, sur les groupes qui doivent être qualifiés comme terroristes et ceux qui peuvent être considérés comme faisant partie de l'opposition syrienne. La réunion de Vienne abordera aussi la question de qui doit être associé au processus politique. Les Nations unies ont qualifié le groupe Etat islamique, le Front al-Nosra (affilié à Al-Qaïda) et d'autres groupes de terroristes, mais il est temps que les pays impliqués dans le conflit trouvent des points d'entente à ce sujet, a affirmé l'émissaire. Mon travail c'est de s'assurer que les gros pays comme la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran se réunissent autour de la table et présentent un processus politique, a déclaré M. De Mistura. Il est temps pour ces pays de relever ces défis, a-t-il ajouté. Lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité, M. De Mistura a évoqué la perspective d'un résultat concret à Vienne samedi, ont rapporté des diplomates. L'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU Samantha Power a tweeté que les discussions à Vienne devaient conduire à un cessez-le-feu et ouvrir le chemin d'une solution politique. Toutes les parties ont cependant dit que l'avenir d'Assad restait un point de contentieux, les Occidentaux réclamant son départ à un moment de la transition. L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui préside le Conseil ce mois, a indiqué que les 15 pays membres avaient exprimé leur soutien entier aux efforts de l'émissaire de l'ONU.
Nouvelles frappes françaises La France a de nouveau frappé des sites d'hydrocarbures de l'organisation Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé mardi son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Nous avons de nouveau frappé à deux reprises la nuit dernière dans la région de Deir Ezzor, d'une part sur un poste de distribution de pétrole et d'autre part sur une usine de séparation de gaz, a-t-il dit, après une première opération similaire dimanche dans la même région, proche de la frontière irakienne. M. Le Drian s'exprimait lors d'une conférence de presse en marge du Forum de Dakar sur la sécurité en Afrique, qui s'achève mardi soir. Deux Mirage 2000, basés en Jordanie, ont effectué les frappes, a-t-on précisé dans l'entourage du ministre. Les deux installations ont été détruites conformément aux objectifs, a-t-on ajouté de même source. La France, qui a engagé ses avions de chasse et de reconnaissance en septembre en Syrie, élargit ainsi ses frappes à des sites pétroliers et gaziers, précieuses sources de revenus pour l'EI, après avoir dans un premier temps frappé des centres d'entraînement.