Les avantages fiscaux destinés au secteur de la production et prévus par la loi de finances complémentaire 2015 auront été quelque peu contrebalancés par la dépréciation du dinar, estiment plusieurs producteurs nationaux. Plusieurs opérateurs économiques ont affirmé à l'APS que la dépréciation de la monnaie nationale par rapport à l'euro et au dollar avait eu un impact sur leur facture des importations des matières premières et produits semi-finis. Ce qui a relativement diminué les avantages attendus de la baisse de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et de la Taxe sur l'activité professionnelle (TAP) dont la baisse des taux vise, en principe, à diminuer les coûts financiers du produit. «La réduction de l'IBS et de la TAP a été rattrapée par la baisse de la valeur du dinar par rapport aux monnaies des pays fournisseurs de certains composants que nous importons. Cela a eu pour effet une légère augmentation des prix», indique à l'APS le représentant d'une société publique spécialisée dans l'électroménager. Selon lui, l'entreprise a même été contrainte de revoir à la hausse les prix de ses produits. «Il est impossible, aujourd'hui, de réduire notre marge bénéficiaire en raison de la baisse de la valeur du dinar par rapport au dollar», souligne le directeur général d'une entreprise privée spécialisée dans les équipements de surveillance électronique. «L'instabilité du marché monétaire nous empêche, en réalité, de faire des prévisions sur le moyen terme. Il est, donc, extrêmement difficile de penser à réduire les prix des produits ou même d'augmenter le salaire du personnel», déplore-t-il. «Nous avons augmenté nos prix de 7 à 10% en mai dernier alors que d'autres l'ont fait dès janvier», a indiqué, de son côté, le responsable commercial d'une société spécialisée dans les équipements électriques domestiques. «Nous ne pouvions pas faire autrement, étant donné que les prix des composants et de la matière première dont nous avons besoin dans nos unités de production ont augmenté sur les marchés internationaux», poursuit-il. Chez une autre entreprise spécialisée dans les équipements électroniques, si ses prix ont été maintenus, «nous ne savons pas, toutefois, si les choses pourraient continuer ainsi en 2016 en raison de l'écart entre le dinar et les monnaies étrangères», s'interroge sa représentante.