Possession de 128 kilogrammes de cannabis, fausses déclarations aux douanes algériennes, exportation de drogue vers Alicante en Espagne et constitution d'un réseau international de trafic de drogue, tels sont les chefs d'inculpation retenus contre Adel B. De mère tunisienne et de père algérien, ce jeune originaire de Tlemcen est né en France et a vécu la moitié de sa vie à Lyon où il exerce le métier d'assistant médical dans une clinique privée. Au mois de juillet de l'année 2007 Adel B. avait envisagé de se rendre en Algérie pour passer des vacances, mais ce qu'il ne savait pas par contre c'est que son cousin avait bourré les pneumatiques de sa voiture de 128 kilogrammes de cannabis. Adel B. a pris le bateau pour le port d'Alger. Après deux jours de navigation il se retrouve derrière les barreaux sans comprendre pourquoi. Hier, l'accusé accompagné de son avocat avait l'air inquiet. La peur de perdre sa vie derrière les barreaux pour un crime qu'il n'a pas commis se lisait sur son visage. Les questions du magistrat étaient plus pertinentes les unes que les autres. Il n'a pas arrêté de le questionner pour arriver à connaître l'instigateur de cet acte pour lequel Adel B. paye de sa liberté. Rien n'y fait du moment que cet instigateur est au-delà des frontières, et du coup nul ne peut le condamner. Mais encore faut-il prouver que c'est Abderrahmane S. qui est derrière ce coup. L'affaire en question remonte au mois de juillet 2007. Abderrahmane S. avait effectué sa dernière visite en Algérie au mois de juin de la même année, ce qui renseigne, on ne peut mieux, sur son implication dans cette affaire. Mais est-ce une raison valable et suffisante pour l'incriminer ? Chose que le procureur rejette d'un revers de main. «Le seul responsable dans l'affaire est devant nous, c'est Adel B.». Pour cela, il requiert dans son réquisitoire une peine de 18 ans de prison ferme. L'avocat de la défense a mis en avant la bonne conduite et le statut professionnel et social de l'accusé qui n'a rien à voir avec cette mafia. Bien au contraire il a toujours aidé son cousin en lui payant des séances de désintoxication. Dont acte. Après délibération le juge a condamné Adel B. à une peine de 10 ans de prison ferme.