Le gouvernement a décidé de prolonger jusqu'au mois de mars l'état d'urgence instauré dans le pays depuis l'attaque contre l'hôtel Radisson Blue de Bamako. Une vingtaine de personnes avaient été tuées en novembre durant une prise d'otages opérée durant cette attaque. La décision de prolongation du gouvernement fait suite aux risques d'attentats contre la capitale en cette période de fêtes de fin d'année. Le Mali qui peine à obtenir la réinstauration de la paix enregistre une recrudescence des attentats perpétrés par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) et la phalange El Mourabitoune. L'implication du mouvement touareg armé Ançar Eddine dans la violence complique la situation dans ce pays. Ce mouvement qui n'a pas signé l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali a perpétré il y a quelques jours une attaque contre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui, lui, a signé cet accord. Une quinzaine d'éléments du MNLA ont été tués dans cette attaque qui a eu lieu près de Kidal, au nord du pays. Le MNLA est l'un des signataires de l'Accord d'Alger. Cet accord a été signé par le gouvernement du Mali et des mouvements touaregs armés de ce pays. Ançar Eddine reproche à ces mouvements d'avoir signé cet accord pourtant salutaire pour le Mali. De leur côté, les éléments d'Aqmi et d'El Mourabitoune tentent de relancer les attentats pour tenter de rendre caduc l'Accord d'Alger. Le MNLA et Ançar Edine avaient, pourtant, signé il y a quelques années un accord de non-agression. Depuis le lancement de l'offensive militaire française contre les organisations terroristes au nord du Mali, Ançar Eddine semble s'être radicalisé. Le peuple malien attend l'application de cet accord car il a besoin d'une réconciliation entre le gouvernement et les mouvements touaregs armés pour faire face au terrorisme qui empêche la réinstauration de la paix et la relance de l'économie. Les discours radicaux sont une autre menace qui pèse sur le Mali. Exploitant les conditions socioéconomiques difficiles dont souffrent les populations du nord de ce pays, les terroristes recourent aux discours radicaux pour tenter de recruter dans des hameaux et villages. Utilisant de l'argent provenant du paiement des rançons, les terroristes d'Al Qaida achètent des produits alimentaires pour les offrir à des populations pauvres pour tenter de les gagner à leur cause.