L'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) a réitéré sa demande à la France de présenter des excuses au peuple algérien. Le ministre des Moudjahidine ne l'entend pas de la même oreille. C'est au moment même où le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, effectue une visite officielle en France - une première historique - que l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) monte au créneau pour remettre sur le tapis les contentieux historiques algéro-français restés jusqu'ici en suspens. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'ONM a appelé, hier, à «l'ouverture du dossier sur les graves répercussions des expériences nucléaires effectuées par la France dans le Sahara algérien». Pour cette organisation, la visite du ministre algérien, Tayeb Zitouni, en France, peut ouvrir de sérieuses perspectives entre l'Algérie et la France afin d'établir des relations saines et constructives entre les deux pays, à condition, estime-t-elle, qu'il y ait une réelle prise en charge de ces dossiers à l'origine de plusieurs périodes de froid diplomatique entre les deux capitales. «Le secrétariat général de l'ONM saisit l'occasion de la visite officielle qu'effectuera le ministre des Moudjahidine en France pour rappeler ses positions de principe, susceptibles d'ouvrir des perspectives devant les deux pays pour établir des relations saines et constructives qui servent les intérêts des deux peuples», lit-on dans le document. Ces positions, ajoutent les auteurs du document, concernent également «les excuses que la France doit présenter au peuple algérien pour les crimes qu'elle a commis lors de la période coloniale, l'indemnisation des victimes et la restitution des archives». Il s'agit, par ailleurs, pour l'ONM, de «connaître le sort des milliers de disparus durant la guerre de Libération nationale». Une visite historique Si à Paris comme à Alger la question de la repentance de la France n'est pas à l'ordre du jour, les dossiers inhérents aux archives et aux disparus algériens durant la Guerre de libération ainsi que l'épineuse problématique des essais nucléaires ont par contre toutes les chances d'aboutir entre les deux pays. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, en visite en France, la première depuis l'indépendance, avait affirmé dimanche à Alger que sa visite sera consacrée à trois principaux dossiers : les archives, les disparus algériens durant la Guerre de libération nationale et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien. Le ministre algérien avait soutenu à ce propos qu'«il est grand temps que l'Algérie et la France se penchent sur ces dossiers en suspens». Par contre, au sujet de la demande formulée par la famille révolutionnaire pour que la France présente des excuses au peuple algérien pour les crimes qu'elle a commis lors de la période coloniale, Tayeb Zitouni a estimé que «le règlement des dossiers en suspens passe avant, ensuite on pourra parler d'excuses». Comprendre : dans un contexte de réchauffement sans précédent entre Alger et Paris, il n'est pas bon d'évoquer les questions qui fâchent. D'ailleurs, Tayeb Zitouni n'a pas omis de rappeler, sur ce plan précisément, les quelques timides avancées de la position de Paris qui ont été réalisées. Le ministre des Moudjahidine a parlé d'une avancée dans la position française concernant la mémoire nationale, en témoigne, précisera-t-il, la visite effectuée par le Secrétaire d'Etat français aux anciens combattants en Algérie. Lors de cette visite, rappelle-t-on, le Secrétaire d'Etat français avait déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des victimes des manifestations du 8 Mai 1945 à Sétif.