L'adoption hier par les deux chambres du Parlement de la loi portant révision de la Constitution a fait l'objet d'un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et lu en son nom par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Pour le chef de l'Etat, la nouvelle loi fondamentale a été votée dans «un environnement sécuritaire hostile et chargé de menaces, dans lequel d'autres pays se sont trouvés, malheureusement, et en dépit du refus de leurs peuples, en proie à des violences préméditées de terreur et d'anarchie qui ont eu pour effet, outre l'ampleur des pertes en vies humaines et des biens, de perpétuer le spectre de l'instabilité politique et de retarder le retour à la paix, condition fondamentale de tout développement». Retraçant les réformes politiques engagées depuis des années dans un climat «serein» et «apaisé», le chef de l'Etat a estimé que les souffrances endurées par le terrorisme ont éclairé le peuple algérien sur les affres que pouvaient générer des situations d'anarchie et de violence, tout en rendant hommage à tous ceux qui ont pris part au combat contre le terrorisme. Explicitant davantage le processus de réformes, le président Bouteflika a noté que celui-ci clôt une «étape politique et constitutionnelle» pour cheminer vers une autre phase qui verra profondément s'ancrer, au sein de la société, «les valeurs républicaines» et les «principes démocratiques». Ce processus est annonciateur d'un «renouveau démocratique» qui tend à réaliser d'autres «conquêtes démocratiques», s'est exprimé encore le président Bouteflika. Parlant des «conquêtes», le chef de l'Etat les a énumérées dans un «triptyque» qui, selon lui, «se construit patiemment». Il s'agit de la démocratie, de l'Etat de droit et du respect des droits de l'homme, triptyque qu'il dit inscrire dans la «durée» et dont la réalisation doit reposer essentiellement sur «les réalités nationales». «Je suis de ceux qui croient que toute société humaine est capable d'inventer et de forger souverainement, au rythme de son histoire politique particulière et selon les ambitions de son peuple, un système politique lui-même produit de cette même histoire et, par ailleurs, résolument inspiré de valeurs et principes universels», s'est expliqué le président Bouteflika. Par ailleurs, le président est revenu sur les principaux axes du texte constitutionnel au rang desquels figurent la promotion et la préservation des composantes fondamentales de l'identité que sont l'Islam, l'arabité et l'amazighité. Les autres éléments soulignés dans le discours sont entre autres ceux de la séparation des pouvoirs, un rôle plus grand à l'opposition parlementaire, de nouveaux mécanismes de contrôle et l'institutionnalisation d'une Haute instance indépendante de surveillance des élections que le chef de l'Etat qualifie d'«innovation majeure», constituent également la quintessence des dispositions contenues dans le texte. Exprimant l'intérêt «grandissant» qu'il porte à l'aboutissement final de son initiative politique, le président de la République dit veiller personnellement à la «concrétisation minutieuse» et «intégrale» des dispositions que renferme la Constitution. En sa qualité de garant de la Constitution, le président de la République a décidé de mettre en place une cellule de suivi dont la mission essentielle sera de «veiller attentivement, dans les temps impartis et jusqu'à son terme, à la concrétisation minutieuse et intégrale de ces dispositions et de m'en tenir régulièrement informé», a-t-il encore annoncé.